Des bagages, Big Boss en a, comme tout le monde ici. Américaine moyenne, fille de militaires, elle s'engage dès que faire ce peut. Fière de porter l'uniforme, fière de servir sa nation, elle prend plaisir à être déployée sur le terrain. Elle y découvre la véritable signification du mot famille mais aussi les affres malheureux de la guerre. Des coups qu'elle parvient sans mal à encaisser, à sa grande surprises. Ôter une vie, ce n'est guère si terrible, surtout lorsqu'on y prête pas attention. Progression fulgurante, elle prend du galon, encore et encore, jusqu'à faire partie de ces gens importants qui ne quittent plus leurs bureaux. Elle aime ça. Elle déteste ça. Elle en veut plus. Elle montre les premiers signes d'une ambition démesurée alors que dans l'ombre, le terrible champignon s'apprête à faire son entrée.

Si les militaires ne sont pas écartés, ils sont réquisitionnés par les gouvernements pour combattre de front l'épidémie qui sévit. Des premiers jours qui lui auront coûtés un oeil. Surprise, elle n'avait pu se défendre immédiatement face au violent assaut d'un infecté. Par chance, elle était encore en vie. Pour son plus grand malheur, elle ne tirerait plus aussi bien qu'avant et avait été mise à pied faute à la gravité de sa blessure. Elle a connu les premières quarantaines, les premières semaines de l'épidémie comme les civils les ont connu. Laissant poindre en elle, les braises d'une haine vivace envers la FEDRA. Des braises qui partagées, disséminées, provoqueront bien plus tard, l'incendie de la rébellion.

Devenue terroriste pour certains, elle usa de ses relations dans l'armée pour obtenir autant de bras que possibles. Des relations furent nouées, notamment avec les Fireflies pour qu'au final, lors d'un ultime conflit, la FEDRA ne se retire, arrachant au passage les ailes de lucioles qui ne devinrent plus que l'ombre de ce qu'elles étaient alors que l'étendard du loup se dressait ça et là dans la Milton reconquise. Forte de son expérience militaire et de son implication dans la lutte contre les fédéraux, c'est presque arbitrairement qu'il fut décidé qu'elle prendrait la tête de ce qui est le WLF. Groupe immense qu'elle gère encore maintenant d'une main de fer.

Gestion établie de A à Z, chacun devait y trouver son compte. Tous ceux désirant les rejoindre devait montrer patte blanche. Et tout ceux désirants partir sont soumis dans la mesure du possible à l'Omerta. S'il est aisé de penser que tout est fait, c'est bien le contraire, l'organisation n'était que les prémices, la première pierre d'un édifice voué à s'étendre encore et toujours sous l'oeil de celle que tous ont prit le pli d'appeler Big Boss. Simple boutade de la part de ses bras droits, ce nom a vite fait le tour de Milton, puis des différentes zones. Jusqu'à devenir le titre officiel du général du WLF.  

Aujourd'hui plus que jamais alors que d'autres se dresse, l'expansion, unification et reconquête sont les principales priorités de l'état major. Une alliance avec les Sun est nouée et de nombreuses expéditions sont menées tant pour récolter des ressources que pour annexer des territoires ou même les nettoyer dans la mesure du possible. Les nettoyer de tout parasites. Champignon ou Séraphite, elle n'a jamais fait la différence. Face à leurs discours sans queue ni tête, face à leur idéologie stupide, toujours elle a répondu par la violence. Violence expéditive et cruelle seule réponse à ses yeux à leur ingérence et leur fanatisme insensé.

Elle n'oubliera jamais. Elle n'oubliera pas non, le visage déformé par les sanglots et la peur de celle qui se voulait leur guide. Celle qui se voulait grande prophétesse ou elle ne savait quel titre pompeux qui rampait à ses pieds. Les mains liées juste bonne à gémir des inepties, quelques prières, espérant que cela la sauverait. Si seulement sa déité l'avait écouté, peut-être qu'une balle ne serait pas venue se loger à l'arrière de son crâne. Elle n'oubliera jamais, et ce jour là, ses hommes les plus proches peuvent jurer l'avoir entendu pouffer. Aujourd'hui, tout cela n'est plus qu'une chasse à l'homme occasionnelle. Lorsque l'on a rien de plus important à faire pour le groupe ou qu'on retrouvé un camarade pendu à un arbre. Des petites querelles arrêtées par une trêve aussi fragile qu'une feuille sèche. Des querelles que le général espère transformer en une totale annihilation.

Le but ultime étant de créer un immense territoire sur lequel seul la parole du général ferait foi. Une nouvelle nation où tous seraient prêt à reprendre ce qu'un maudit fungus leur a arraché