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    Yue Liang » And few times your face came Into view I'm not into you

    Achilles Wicked
    Achilles WickedTyran Titanesque
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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyMer 20 Avr - 2:07
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    Quand l'aube a enfin trouvé ses couleurs orangées, grand Achilles ce jour-ci,, avec un groupe d'éclaireurs s'est immiscé silencieusement dans la petite ville de Mountain Valley. Souvenir brisé d'une vie de paix, les écriteaux encore sur les murs, les vieux films des cinémas qu'il aurait aimé aller voir à une époque. Qu'aujourd'hui il trouve presque ringard, que ça n'a pas vraiment bien vieillit. Les couleurs fades et délavées, le papier à moitié arraché. Il ne reste que des ruines et des souvenirs pour se morfondre.
    Alors le brun s'avance avec ses hommes et analyse les alentours, il repère au loin, derrière la ville perdue entre les montagnes, la petite fête foraine qui ne s'est plus illuminé depuis bien longtemps selon-lui.
    Il faut se séparer. Savoir ce que l'on cherche. Qui reste encore dans ces décombres.
    Grand Achilles lui, prend cette petite route au sentier bloqué par les automobiles qui ne semblent plus démarrer malgré les essais répétés du Hunter, le moteur ne vrombit pas, la clé à du mal à se tourner dans la cavité et il laisse tomber, abandonne car ce serait bien trop long de s'arrêter toutes les deux minutes afin de savoir si enfin, ils ne feront plus les sentiers à pieds.
    Mais comme une fatalité sur les épaules, Achilles n'est pas vraiment glorieux en ce qui concerne les trouvailles utiles, non. Il doit repartir, penaud.
    Et de ce long chemin il observe les alentours, attentif au moindre son, au moindre ronronnement animal. Celui des infectés qui se camouflent pour mieux frapper. Cependant la balade est silencieuse, les oiseaux ne piaillent plus depuis bien longtemps il faut croire, les cigales ne chantent plus pour annoncer l'arrivée de l'été, de ce bien-être depuis bien longtemps oublié, qui n'existe que pour les plus chanceux, ceux qui peuvent se permettre d'être tête en l'air et enfantin, de ne croire qu'en la paix dans un monde à l'agonie.

    L'entrée de la fête foraine accueille pourtant chaleureusement Achilles. L'endroit n'est pas spécialement en désordre, les traces du temps sont moindres et il s'arrête, les mains au fond des poches, le buste seulement qui tourne de gauche à droite afin d'apercevoir une silhouette, quelque chose. Mais il n'y a rien que l'obscurité qui commence déjà à tomber, la lune qui fait de la nuit son antre. D'Achilles un de ses pions, piger dans la pénombre.
    S'avance encore et encore, traverse les divers manèges dont la poussière ne semble pas assez s'accumuler pour qu'il se dise que le lieu n'est pas habitué. Il y a des gens ici,  c'est certain. Mais il ne semble pas vivre ici, c'est propre. Trop propre.
    Alors en soufflant, Achilles sort de la poche de son jean une cigarette qu'il s'allume, du moins la moitié, c'est une denrée rare qu'il ne veut partager avec ses collègues.
    Il devrait bientôt les rejoindre mais la grande roue lui fait de l'œil, elle n'est pas bien grande, moins que celle de Shadeville, moins brillante et moins spectaculaire.
    Pourtant elle attise la convoitise,  à avoir survécu aux diverses intempéries, aux tempêtes, aux courroux des Dieux. Grand Achilles happe à plein poumon les effervescences que procure la clope et la garde entre ses lèvres lorsqu'il rejoint finalement la grande Dame de fer, qu'il touche les barreaux. Il y remarque de la terre, comme si on avait posé les pieds dessus pour s'immiscer au plus haut, auprès des étoiles.
    Fin pisteur et pourtant, il n'a que guère prêter attention aux signes.
    Quelqu'un vit peut-être là-haut, dans cette attraction qui ne tardera point à s'écraser à terre, qu'elle aussi à son tour, crèvera comme tous les autres.

    Petit Achilles remonte et se murmure j'irai voir les autres plus tard, ils ont les ordres de toute manière, trouver un endroit où passer la nuit et on part au petit matin.. Ils obéiront et puis, malgré tout, Achilles croit en eux.
    Ses phalanges pétrissent le métal glacial sous ses paumes et il se hisse, essaie d'accéder à la cabine la moins haute qu'il ouvre avec une certaine difficulté, parce qu'elle accroche cette foutue porte, avec la rouille qui grignote les coins encore de couleur.
    Il y a une odeur vaguement familière, une essence florale qu'il pourrait remettre entre mille mais qui, du bout de sa langue, peine à sortir. Alors il tourne sur lui-même petti Achilles, dépeint les mirages qu'il voit -où qu'il aperçoit.
    La lune s'éloigne bien trop haut dans le ciel et les étoiles n'arrivent pas à suffisamment éclairer la carcasse de la boîte dans laquelle il se trouve, alors Achilles allume avec son briquet les vieilles bougies, s'assoit sur le siège en cuir et passe ses mains sur les vêtements qui s'y trouvent, se penche vers l'avant -comme un instinct.
    Et il voit cette petite boîte de métal, il le savait. Achilles aussi, à eu douze ans. Même si on peine à le croire. Qu'il a l'air d'avoir toujours été aussi grand, pourtant il a connu les traits chérubins de l'enfance.
    La fumée de sa cigarette s'échappe par la légère brèche qu'il a laissé afin de pouvoir respirer convenablement -parce qu'il a toujours cette odeur dans le nez qu'il n'arrive point à remettre. Comme un souvenir qui ne souhaite revenir.

    Mais ça lui revient en réalité assez vite, ce pourquoi il se sentait aussi familier dans un endroit pourtant énigmatique.
    Grand et victorieux Achilles sent sa mâchoire se tendre, la gorge déglutir à plusieurs reprises pour se débarrasser des restes de pétrole, de salive un peu trop embarrassante.
    C'était probablement un signe du destin, les étoiles ne l'ont peut-être pas réellement abandonné, Achilles. Et même si ça tambourine fort dans sa poitrine et entre les myriades de pensées dystopiques, petit Achilles sourit avec une innocence délaissée depuis des années.
    Les mains qui serrent, les visages si près, les corps qui s'entichent et les vieilles photos de famille d'Achilles. Celle d'une mère trop égoïste pour apercevoir les choses, celles de ses frères trop cruels pour laisser la moindre tendresse au petit garçon de huit ans.
    La tête se cogne contre la vitre derrière lui et les photos restent sur ses genoux, la clope brisée entre deux phalanges, les yeux émeraudes qui s'amourachent des étoiles qu'on peine pourtant à apercevoir à travers la saleté des grandes vitres.
    Achilles se demande si elle va venir ce soir, ici. Alors il tend les jambes et souffle les bougies, reste silencieux comme il sait si bien le faire, Achilles.
    Petit Achilles s'est enfui à nouveau. Il n'y a plus que grand Achilles prêt à entendre de ses lèvres que ça valait le coup, de retourner chez eux.
    Qu'il voudrait annihiler cette foutue religion, l'écraser sous le nez de son amante et lui cracher au visage ce n'est rien que des balivernes, calomnies et conneries.
    Achilles veut bien troquer pour une nuit toute sa cruauté pour des mots plus tendres, pour une nuit seulement.
     

    Dormousse pour epicode

    Yue Liang
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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyMer 20 Avr - 4:02


    Y
    ue Liang aime s'éclipser à la nuit tombée.
    On ne l'embête que rarement, parce qu'elle ne part jamais longtemps, qu'elle est toujours là avant l'aube, et qu'on remarque rarement qu'elle n'est pas là. Et lorsque, parfois, on la voit grimper dans une barque, elle invente quelque chose de différent à chaque fois.
    Ils sont un peu méfiants, depuis ce qui est arrivé à Anne. Ils ont un peu peur de ce qui pourrait arriver. Mais au final, c'est  bien Yue Liang qui a le dernier mot, et jusqu'à maintenant, elle est toujours revenue en un seul morceau, seine et sauve.

    C'est un peu plus compliqué d'échapper à Alcmène et ses yeux qui traînent partout, mais elle y arrive.
    Elle traverse l'eau, regarde les ondulations que laisse la barque derriere elle, la lune qui se lève, juste un peu, le mouvement des nuages qui découvre, parfois, une étoile ou deux. On en voit beaucoup plus des étoiles ici. Yue Liang ne les a jamais vu comme ça à Shadeville.  

    Elle doit toujours un peu marcher, pour arriver jusqu'à la fête foraine, pâle copie de celle qu'elle a connu il y a quelques années. Elle connaît les coins tranquilles, ceux où les survivants ne traînent pas, ceux où on ne la verra pas, ceux où elle sera tranquille. Elle garde son arc dans le dos, prêt à être dégainé, bandé et brandi. Elle avance, dans le silence morbide du monde, la Lune qui la suit derrière, la surveille peut-être, elle ne sait plus trop, Yue Liang, si on veille vraiment sur elle comme on le dit, comme elle se le répète, comme elle le prie le matin à neuf heures, le soir avant de dormir.



    La nuit n'est plus vraiment synonyme d'angoisses depuis qu'elle est à Haven, depuis qu'Alcmène a bien grandi. Elle se débrouille avec un arc bien mieux qu'elle, elle est même plus grande qu'elle. Ça lui fait toujours tout drôle, de se dire qu'elle doit lever un peu les yeux pour regarder Alcmène.
    Punition divine, sans doute. Qu'Il ne la laissera pas oublier, quand bien même elle essaie parfois.
    C'est qu'Il doit la regarder au final.

    Yue Liang prend son temps, pour faire durer l'instant, ou peut-être pour repousser celui où elle sera assise dans la cabine, à la lueur des bougies et de la lune, seule, à ressasser des souvenirs morts qu'elle devrait enterrer, qu'elle aurait peut-être du jeter à l'eau comme on le lui a demandé, regarder brûler ou déchirer rageusement.
    Mais ils sont là, dans le petit coffret de métal glissé sous une des banquettes.
    Ils sont là, ils attendent qu'elle vienne leur rendre visite. Qu'elle leur dise que non, elle n'a pas oublié.
    Ils sont là, et ça lui bousille un peu le cœur, si tant est qu'il en reste quelque chose, parce qu'elle ne l'entend plus trop en ce moment. A peine. Juste un peu.
    — i will follow a falling star, to find out who i am and who you are

    E
    lle a toujours un peu de mal à grimper par-dessus les cabines pour atteindre celle qu'elle a choisi, juste au milieu. Juste assez haut pour que personne n'aie l'envie d'y aller. Juste assez bas pour qu'elle ne risque pas une chute mortelle.

    Elle a fini par repérer les endroits où elle pouvait s'aggriper facilement, ceux où ses pieds glissaient le mien. Elle s'assoit sur les toits des cabines en contre-bas, elle regarde un peu en haut, un peu en bas, un peu partout. Se dit que ça devait être joli, Mountain Valley, il y a longtemps, qu'on aurait été y faire de la luge sûrement, de l'autre côté de la fête foraine, qu'on y aurait loué un chalet, c'est pas bien loin de Shadeville, mais c'est pour changer de décor, se donner un air de vacances.

    Il faut croire qu'il y a des silhouettes qu'on n'oublie pas vraiment.
    Yue Liang a toujours un peu de mal à ouvrir la porte, toujours du mal à garder l'équilibre. Elle a bien failli y passer, quelques fois, mais il faut croire qu'Il la regarde vraiment, puisqu'elle n'est jamais tombé, a toujours réussi à pénétrer la cabine.
    Elle s'installe sur le bords, le temps de reprendre son souffle. Du coin de l'oeil, repère les ombres de jambes qu'on a étendues, parfaitement droites, parfaitement immobiles, derrière elle.
    Et quand bien même il y a plus effrayant dehors, ça lui glace le sang, parce que ça veut dire qu'on l'a attendu, qu'on est venu la chercher elle spécifiquement - qu'on l'a suivi jusqu'ici, que quelqu'un sait, que ce soit à Haven ou ailleurs.

    Elle pense à Luther, d'abord, parce que c'est une fouine et qu'il en est capable. Elle expire bruyamment l'air de ses poumons par ses narines, parce qu'elle va passer un sale quart d'heure, si c'est vraiment Luther, et que vraiment, ça l'embête, profondément. Parce qu'elle va peut-être devoir dire adieu à son petit coffret.
    De la sacoche accrochée à sa cuisse, elle arrache sa boîte d'allumette. Elle reste calme, parce qu'à quoi bon, le type de la cabine ne bouge pas, s'empare d'une bougie pour l'allumer et pivoter, voir enfin autre chose que les jambes à côté d'elle.

    Il y a des silhouettes qu'on n'oublie pas, même quand on ne s'en rend pas compte.
    Au fond elle devait bien savoir, que ce n'était pas Luther, mais ça lui aurait trop bousillé le coeur de se le dire. Ce qu'il en reste du moins. Même alors qu'il tambourine, qu'il assourdit ses sens, elle n'est pas sûre qu'il soit vraiment là.
    Ses yeux s'accrochent à la boîte, parce que ça écorche moins, ça laisse moins la peau à vif, ça leur donne quelque chose à faire, à ses doigts un peu tremblants, maintenant qu'elle a reposé la bougie. Les mains, elles aussi, viennent s'accrocher au coffret, aux photos éparpillées, aux fragments de son coeur qu'elle avait rangé précieusement avec.

    Pourtant elle reste digne. Malgré tout et contre tout. Le menton haut, toujours. Les mains qui rangent les photos, qui referment la boîte et la glissent à sa place, sous la banquette.
    C'est forcément Lui, là-haut, qui l'a envoyé, c'est sûr. Et quand bien même elle aurait aimé remercier les étoiles jusqu'à en perdre le souffle, Yue Liang se méfie
    parce qu'elle sait que les abysses sont sans pitié et qu'elles la traîneront de nouveau, qu'elle n'aura même pas le temps de remercier les cieux, les astres de s'être de nouveau alignées et Lui, de l'avoir ramené à elle.

    — Je peux t'aider, peut-être ? —

    Parce qu'il n'y a rien dire - ou plutôt, il y a tellement à dire que rien ne lui vient vraiment en tête. Tout se bouscule, tout se mélange, et elle essaie vainement de garder le contrôle sur ses pensées, sur ses mots.
    Mais au-dessus de tout, elle aimerait savoir, comment il a trouvé l'endroit,
    pourquoi il a attendu,
    ce qu'il veut
    pourquoi il n'a pas fui comme la dernière fois,
    pourquoi creuser les souvenirs. 

    constant as the stars aboveif i could turn the hands of time then you would love me still be mine
    KAERU – EPICODE


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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyMer 20 Avr - 4:58
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    Le silence se loge un peu plus entre les quatre murs autour d'Achilles. Il devient plus lourd, plus terrible. Cet espèce de solitude qui lui revient doucement à la gueule, cette douce solitude qu'il avait pourtant oublié il y a longtemps. Pas cette ennui que lui-même cultive de son propre chef, seul sur son siège à écrire des poèmes qu'il laisse pourrir sous son matelas pour un jour, pouvoir enfin les tendre à son enfant.
    Achilles il aurait tant aimé faire pour son enfant comme on a jamais pu faire pour lui. Et soudainement ça lui revient tragiquement encore à la gueule, qu'on reste comme les adultes qui nous élèvent. Des salauds. Qu'on finira à notre tour par blesser ceux qu'on aime par dessus-tout. Et il aurait aimé la protéger, Alcmène de ce monde sans salvation, qu'elle puisse avoir la sienne.
    Mais aujourd'hui il n'est même plus sûr qu'elle puisse le reconnaître. Petite fille au sourire d'ange et aux rondeurs séraphines.
    Aujourd'hui jeune femme qu'il ne peut que s'imaginer. Ses grands yeux et les mêmes commissures relevées, ce même caractère que sa génitrice.
    Achilles ne croit en rien. Il n'y croit tellement pas que parfois, il se dit que c'est le bon Dieu qui s'acharne encore et encore, comme s'il était maudit.
    Qu'il serait victorieux pourtant mauvais partout. Qu'il serait tyrannique et imbuvable, égoïste insupportable.
    Ses doigts plient le coin des papiers, les yeux qui se perdent sur les vagues qu'il peut voir à l'horizon, là où même d'aussi haut, l'astre fait briller ses rayons cosmiques.
    Personne ne peut prétendre ne rien ressentir lorsqu'il rencontre des souvenirs. Ce serait admettre qu'il n'y a plus rien à sauver de nous, qu'on est fin prêt à crever et Achilles ne l'est pas.
    Il veut d'abord tout faire, tout conquérir.
    Il peut entendre depuis la nacelle le bruit du métal qui cogne, les mains qui s'accrochent et les semelles qui couinent. Yue Liang n'a jamais été une bonne grimpeuse, elle a toujours été peu dégourdie dans ses souvenirs à Achilles. Et il faut croire que même avec de la bonne volonté, il n'y a rien qui change réellement.

    La petite femme s'infiltre, se glisse silencieusement avec l'allumette qui se meurt entre ses ongles alors pour empêcher l'obscurité de se nourrir un peu plus des démons, la Séraphite allume une bougie auprès d'elle.
    Elle s'approche et Achilles ne bouge pas, il a toujours les mains sur les jambes, les doigts qui lâchent prises et pourtant toujours crispés, comme s'ils maintenaient encore la boîte entre les doigts et il regarde les mouvements graciles.
    Toujours belle malgré les années, toujours belle malgré les immondices qui recouvrent le coin de ses lèvres.

    Votre but, c'était pas de bâtir un nouveau Monde, sans toutes les merdes du passé ? Pourquoi tu gardes tout ça ?

    Achilles doit lever la tête -quoique pas de trop, elle n'a jamais été bien grande, son épouse. Il a les yeux sombres, le petit américain. Il joint finalement ses mains et s'avachit un peu plus sur le siège, ça n'a jamais été son point fort à Achilles, d'avoir le dos droit comme Yue, d'avoir les épaules toujours horizontales malgré la carrure des siennes.
    Non c'est vrai, s'il devait ne comparer qu'un cinquième de ce qu'il est face à elle, il ne lui arriverait pas à la cheville. Il serait plus bas que terre, à raser le sol.
    Achilles cruel Achilles n'a pas toujours été aussi teigneux ni même impitoyable. Personne à part elle pour en témoigner et personne n'y croirait.

    J'ai entendu des choses, sur ton groupe. Que votre soit disant Prophétesse était morte. Par un type du WLF, c'est ça ? On aurait pu les remercier, mais faut croire qu'éliminer la vermine directement à la source ça suffit pas à étouffer des fanatiques pareilles.

    Grand sourire de petit Achilles.
    Achilles Achilles Achilles très en colère à l'instant. Petit Achilles articule chaque mots pour faire mal partout où ça peut trancher Yue Liang. Que ça lui torde encore et encore la poitrine comme pour lui. Lui qui n'a eu comme famille que les fantômes du passé, les effluves sanguinaires des tombes de ceux qui voulaient sa place.
    Achilles ne se dit pas rancunier. Pourtant il agit tout comme lorsque les mots s'échappent des lèvres de ses camarades, lorsqu'ils deviennent des maux qu'il doit endiguer pour ne rien laisser paraître.
    Non non non c'est vrai, Achilles est très à cheval sur les souvenirs qu'il garde. Ils sont prisonniers d'une cage dans sa tête qu'il rouvre lorsqu'il en a l'occasion afin de ne jamais oublier que dans tout son être, macère une colère si violente qu'elle lui donnerait presque envie de vomir ses tripes. Il ne doit jamais l'oublier. Jamais jamais jamais, ce serait du gâchis.

    Et Alcmène, elle va comment ?

    Petite Alcmène ne doit pas bien se souvenir de son papa. Mais son papa lui, se souviendra toujours d'elle. Il n'a pas besoin des vestiges d'une ancienne vie pour se rappeler. Il n'est pas matériel. Pas de cette façon. Pourtant il aime cette idée quelque part, que son amante garde les biens des fragments détruits, qu'ils ne pourront plus recoller mais qui, quand on les regarde, offrent l'espoir qu'un jour peut-être, ça se puisse.
    Il n'est pas sûr que Yue réponde à sa demande. Il a la gorge sèche, qui râcle lorsqu'il avale et soulève finalement sa carcasse, doit être un peu vouté pour pouvoir se tenir entièrement dans le cercueil de souvenirs.
    Il parle tout bas, Achilles. Pas assez fort pour que ses murmures deviennent des ragots là-haut, dans les étoiles.

    T'as gardé la bague à ton doigts, c'est mignon. Malgré les griffures de tigre sur ses joues, t'es quand même jolie, Yue.

    Achilles l'a dit. Son prénom, enfin. C'est une délivrance et une souffrance. Parce que ce sera probablement cette unique nuit, qu'il pourra se permettre de susurrer à nouveau son prénom sans que personne ne s'insurge. Parce que s'ils savaient, les compagnons d'Achilles, il lui ouvrirait la gorge en deux pour y arracher la colonne, qu'il crève et ne se relève plus jamais.
    Alors entre ses phalanges, le garçon éteint la bougie.

    J'ai mes gars avec moi, s'ils voient de la lumière ils vont rappliquer et s'ils te voient, on y passera tous les deux. Petit Achilles referme correctement la porte et s'assoit brusquement sur le siège là où la boîte ne se cache plus, invite la jeune femme à faire de même face à lui.Plus sérieusement. Pourquoi t'as pas jeté toutes ces conneries ? Ta vie d'avant te manque ?

    Achilles croise les bras et observe les quelques faisceaux lumineux arrondir le visage de Yue, dessiner les peintures à vie au bout des lèvres qui lui donnent envie de grimacer, d'arracher cette peau qui n'est pas la sienne. Qui ne le sera jamais.
    Mais grand Achilles reste impassible. Patiente, comme il en a l'habitude.
     

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    Yue Liang
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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyMer 20 Avr - 6:37


    C
    'est dur, plus dur que ce qu'elle imaginait, Yue Liang.
    Achilles est bien plus différent qu'elle ne l'imaginait, autrement plus dur. Pourtant elle ne s'attendait à rien d'autre, quand elle avait eu écho du groupe qu'il avait rejoint, de ceux à qui il avait prêté allégeance. Elle ne s'attendait à rien d'autre, elle avait fait le deuil, comme une veuve, parce que c'était plus simple de se dire que son Achilles, celui qu'elle avait connu et aimé, était mort, plutôt que de se dire que sa carcasse traînait toujours le monde, mais que ce n'était plus la même, qu'elle ne portait plus les traces de leur passé, l'odeur de leur appartement et de leurs draps.

    Pourtant Yue Liang regarde bien et elle les voit, les traits qu'ont laissé la cabane, l'appartement de Shadeville, les draps et les mains de Yue Liang, comme si elle voir les sillons qu'ont tracé ses doigts il y a longtemps le long de sa nuque, comme s'ils avaient laissé des creux comme le sourire aux coins de ses lèvres à elle.
    Elle regarde bien, et elle est forcée d'admettre qu'il n'est pas mort, Achilles.
    Bien caché, bien enfoui, sous une carapace factice qui ne lui ressemble pas,
    mais pas mort, bien vivant.

    Bien vivant et Yue Liang doit l'écouter détruire les derniers espoirs qu'elle avait, les dernières lumières qui la guidaient parfois sur le ponton, les pieds dans l'eau et les mains sur les genoux, à attendre une barque qui ne viendra pas.
    Certains mots lui brisent les tympans, pourtant les mots sont intangibles, on n'en connaît pas, des cas de gens qui ont eu les tympans percés par un mot. On n'en connait pas, des gens qui n'ont entendus que des acouphènes à cause d'un mot,
    on n'en connait pas, Yue Liang fait exception.
    Elle retourne les mots dans sa tête, elle inspire longuement,
    la poitrine qui se soulève, les clavicules qui se creusent plus qu'elles ne le sont d'ordinaire.


    Elle l'écoute et elle doit faire comme ci, alors que c'est comme ça. Elle doit inspirer et expirer normalement, alors qu'elle pourrait bien s'étouffer dans sa colère. Elle doit garder ses doigts détendues alors qu'elle voudrait les crisper si fort que ses ongles écorcheraient sa peau à vif, la creuseraient tellement profondément qu'elle en briserait ses os.

    — Tu en sais quoi, de ce qu'on cherche à faire ? Tu en sais quoi et en quoi ça t'intéresse ? —

    Achilles aime bien prétendre tout connaître.
    Il aime bien se donner l'impression qu'il sait comment sont les choses, mais il ne sait rien.
    Il ne sait rien, parce qu'Anne était bien différente de chaque Séraphite,
    et peu importe la place qu'ils ont dans son coeur,
    peu importe que son rôle de Prêtresse la lie à eux à jamais, pour le meilleur comme pour le pire,
    Yue Liang n'est pas dupe ; Anne était bien plus pure, bien plus pieuse, bien plus humaine et bien plus juste que quiconque ne le sera à Haven.
    Mais Achilles, bien sûr, il est trop fier pour admettre qu'il ne sait pas,
    qu'il n'a aucune idée de la femme qu'elle était, qu'elle vivante, les Seraphites ne seraient pas ce qu'ils sont aujourd'hui. Qu'elle vivante, elle ne les aurait pas fait sombrer dans la folie comme Yue Liang l'a fait.

    — i will follow a falling star, to find out who i am and who you are

    E
    go blessé qui l'empêche presque de parler d'Alcmène. Qui lui donne envie de taire le nom, de le laisser pourrir sans qu'il ne l'entende jamais plus, que le temps efface le visage de la princesse de ses souvenirs, qu'il crève de ne plus pouvoir se souvenir de la manière dont elle parlait et de la façon dont elle tenait les choses dans son poing quand elle était plus petite. Qu'il supplie, sur son lit de mort, qu'on lui donne un peu d'Alcmène, un souvenir, une effluve, n'importe quoi. Qu'il en crève et que ça ne vienne jamais.
    Ego blessé pourtant moins fort que Yue Liang. Ego blessé moins fort que les espoirs battants, que les ailes qui poussent dans leurs dos et viennent caresser sa peau de lait.
    Ego blessé moins fort parce qu'Achilles il n'oublie pas, parce qu'Achilles il crèvera pas du manque de souvenirs et de l'oubli. Qu'Achilles il se souvient, malgré tout.

    — Elle s'est cassé la cheville en allant chasser. Elle ne marche plus très droit depuis. Ça ne lui a pas appris à faire attention pour autant, ceci dit... Mais pardon, je ne voudrais pas m'étendre et parler un peu trop de la vermine fanatique, après tout... —

    Nez qui se fronce, de colère, de dégoût, de tout un tas de choses. Parce que même si dans les faits il n'a pas totalement tort, ça lui retourne quand même l'estomac  d'y repenser.
    De repenser à chaque mot qu'il emploie.
    De baisser les yeux, de regarder ses mains à lui,
    constater tristement que oui, elle a gardé son alliance, pour un tas de raisons, pas seulement parce qu'elle a promis devant le Seigneur,
    pour un tas de raison qui ne l'implique pas du tout, le Seigneur,
    constater tristement que lui ne l'a pas gardé, qu'il ne partage même pas un centième des raisons qui font que Yue Liang crèverait si elle retirait sa bague.

    Elle crèverait pourtant elle démange, en cet instant, et elle a envie de rouvrir la porte et de la jeter,
    espère pouvoir jeter avec son coeur, les émotions et les sentiments qui vont avec,
    les geignements des souvenirs qui lui disent que peut-être,
    Achilles et elle,
    peut-être,
    loin d'ici.

    — Et t'as pas gardé la tienne. Ça ne fait pas assez dur à cuir, j'imagine. —

    Reproche. Déception dans la voix, déception dans le coeur.
    Crève-coeur.

    Elle s'installe un peu mieux par terre, les jambes repliées sur le côté, les yeux rivés sur la flamme qui vient de mourir entre ses doigts. S'empare d'une autre allumette et rallume la bougie, le sourire aux lèvres.
    Parce qu'elle n'a pas peur, n'aura jamais peur, ne montrera pas qu'elle a peur. Qu'elle préfère périr dans les pires souffrances que s'écraser et se cache.

    — Qu'ils viennent. Ça te ferait drôlement chier de crever ici avec moi, pas vrai ? Qu'ils viennent, tes singes barbares. On apprend à pas avoir peur des rats, chez les fanatiques. —

    Yue Liang avait essayé de passer outre les mots qui avait sonné trop durs.
    Elle avait supporté les calomnies sur Anne, la petite pique rabaissante à son sujet,
    mais elle ne peut pas ignorer la manière dont il traîne dans la boue les souvenirs, les joies commes les peines,
    les photos qui lui sont si précieuses, plus précieuses que tout ce qui existe dans ce monde pourri,
    si précieuses qu'elle tuerait pour une seule d'entre elle, pour récupérer un bout qu'on aurait déchiré, pour les revoir juste une dernière fois.
    Rabaisser tout ce qu'elle a aimé et chéri, écraser sous ses semelles ce que Yue Liang a été,
    conneries,
    merdes,

    rien d'autre à ses yeux,
    que des conneries,
    de la merde.

    Elle reste silencieuse, longtemps. Allume les bougies une à une, conscienscieusement.
    Aimerait foutre le feu à la cabine, brûler et le regarder brûler,
    rejoindre les cendres, les merdes et les conneries.

    — C'est écœurant, ce que tu dis, j'espère que t'en as bien conscience. Joue les gros durs comme tu le veux, fais semblant que ça n'a plus aucune importance à tes yeux, mais ne viens pas me dire moi ce que je dois en penser. Mes merdes, je les garderai autant que je le veux, que ça te plaise ou non, et j'ai pas à me justifier. —

    Elle aurait bien envie de lui dire, Yue Liang,
    que ses clichés de mariage, c'est pas des conneries,
    que les photos de naissance d'Alcmène c'est pas des conneries,
    ses premiers pas non plus,
    son premier anniversaire non plus,
    la cabane dans les bois et les nuits secrètes,
    mais ce serait parler dans le vent, apparemment.
    Le vent aurait le mérite de la laisser parler sans en rire, au moins.
    Le vent ne briserait pas ses souvenirs, ses espoirs, son coeur et les derniers brasiers de son existence.

    — Ravie de voir que tu es devenue une très bonne personne en tout cas. Ravie de voir que ça aura valu le coup, de laisser tomber ta famille pour tes convictions personnelles, parce que tu es ô combien meilleur que des fanatiques. Convictions personnelles qui t'ont amené à fréquenter des gens fort honorables. —


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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyMer 20 Avr - 12:56
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    Yue Liang n'a peur de rien. Yue Liang ne craint rien si ce n'est la colère de Dieu, apparemment. Yue Liang dit trop de choses pour une personne aussi fragile, pour une personne dont la foi semble prendre une place inconsidérable.
    tu en sais quoi, Achilles. c'est vrai ça, Achilles tu sais quoi toi, du Monde et de ses vertus
    Il a presque les dents qui grincent, petit Achilles, il voit le regard dur et les mots vénéneux de l'enfance. Ceux qui veulent faire mal et scinder les coeurs en deux. Qu'ils en crèvent.
    Non c'est vrai. Achilles ne peut pas prétendre à la connaissance éternelle pourtant il y a bien des choses qu'il sait. Personne ne reste Saint avec des idées pareilles dans la tête. Personne ne survit aussi longtemps parce qu'il croit en Dieu.
    Si Dieu était si juste, Il ne ferait pas ce qu'Il fait. Il ne laisserait pas crever les petits orphelins de maladie, les parents de chagrin. Il n'y a que les Hommes pour y croire. Pour donner un peu de sens à la pathétique vie qui ne cesse de les faire souffrir.
    Parce que c'est vrai, pour ces gens, il faut du sens au tout. Pour le moindre des mirages, il y aura depuis tout là-haut, une explication du Divin.
    Achilles agite doucement les épaules comme réponse. Yue Liang ne semble plus vraiment le connaître, aujourd'hui. Malgré les traits toujours similaires d'il y a dix ans en arrière, le même sourire caustique qui pourfend le visage en deux et cette manie d'entrelacer ses doigts contre son bas-ventre.
    Non, elle n'en sait rien et à écouter la conversation, il faudrait savoir lequel des deux à le plus souffert. Achilles n'est pas là pour ça, pas avec elle. Parce que ça n'aurait pas d'intérêt d'essayer de comparer le semblant de survie qu'ils aient eu jusqu'ici.
    Petit Achilles s'enfonce dans le mutisme. Mutisme affreux qui donne envie aux autres de lui tordre la nuque, de voir le sang couler à flot entre les paumes. Qu'on se noie entre les tripes de son cadavre.
    Mais les mots qui brisent le léger silence font glousser Achilles. Pas assez fort pour que sa voix couvrir le bruit électrique de la poulie qui maintient au péril de sa vie, la nacelle dans laquelle les deux amants se tiennent. vermine fanatique.
    Il n'a pas oublié à quel point Yue Liang est rancunière. Qu'elle utilisera chacun des mots contre lui, tout le temps. Des manies qu'il a appris à exécrer avec les années, qu'il ne supporte plus. Comme le tic et le tac des horloges qu'il n'a plus envie de voir ni d'entendre. Lui rappelle à quel point le temps s'écoule, qu'il n'y a pas le temps de l'avoir, ce temps terrible.

    Évidemment, il ne faudrait pas.

    Achilles sent toute la colère qui remonte comme une nausée le long de l'œsophage, comme un ultime avertissement.
    qu'il faut arrêter, d'aller sur ces drôles de sentiers, parce qu'aucun de vous ne gagnera
    parce que peut-être vous n'auriez pas du être ici.

    Comme il le peut, avec la lumière qui se joue d'eux, Achilles essaie d'apercevoir le diamant sur la bague mais il fait trop sombre, il ne voit que la Séraphite assise par terre, à allumer les diverses bougies. Feindre encore n'avoir peur de rien.
    Mais Yue Liang menteuse. Même Achilles à ses démons, l'Homme au cœur de pierre. Même Achilles n'oserait prétendre qu'il n'a pas peur de certains Hommes. Mais ça le fait doucement rire singes barbares. Achilles lui, ne tue pas les hérétiques qu'il croise. Non. Il n'abat personne qui ne lui met pas de bâton dans les roues, qui n'essaie pas en retour, de l'abattre.

    De la part de gens qui tuent ceux qui s'aventurent sur leur territoire parce qu'ils sont des hérétiques à leurs yeux, je prends ça gracieusement comme un compliment, ma grande.

    Achilles se lève et avec son pied, sort la boîte de souvenirs qu'il garde contre lui, fixe alors Yue Liang. Il a la poitrine qui se soulève régulièrement, le souffle parfaitement contrôlé, l'air parfaitement impassible.
    Oh Achilles petit Achilles. Rien n'a réellement changé. Si Yue pense le contraire, elle n'a peut-être jamais vraiment ouvert les yeux sur les tares alors. Sur le comportement bancal à l'école, sur les coups et les maux.
    Parce qu'Achilles a rendu au centuple les coups sur les corps des plus fragiles et des plus forts, parce que c'était comme ça, c'était inévitable.
    Achilles n'était pas destiné à devenir une bonne personne comme Yue Liang n'était pas destinée à devenir la grande dame qu'il pensait.
    C'est humain de se tromper, il faut croire.

    Je n'ai jamais prétendu quoi que ce soit, Yue. Tu n'as vu que ce que tu voulais voir, si tu penses que j'ai vraiment changé c'est que t'as jamais cherché plus loin que le bout de ton nez. Et ne me fais pas de leçons de morale, par pitié. Ton groupe comme le mien ne vaut pas mieux l'un que l'autre. Garde tes sermons pour ceux de chez toi, pas pour moi.

    Achilles ouvre la boîte et fouille, il fouille et récupère ses photos. Celles avec sa mère, celle avec ses frères et laisse le métal venir tinter à ses pieds tandis que lentement, il laisse brûler le papier, se délecter de la chaleur de la flamme.

    Moi j'ai pas besoin de photos pour me rappeler de vous. Si toi t'en as besoin pour te rappeler...

    Les mots cinglants et perfides, Achilles ne peut pas vraiment terminer sa phrase, grogne lorsque la photo termine de se consumer sous ses doigts. Il y a des bruits plus bas, ils crissent aux oreilles, grognent et par réflexe, grand Achilles souffle sur toutes les bougies, se meuve jusqu'à la porte qu'il entrouvre et plisse les yeux afin de voir en contrebas les rôdeurs qui vagabondent.
    Il ne peut pas rester ici, Achilles. Parce qu'il sent qu'il va en dire des mots vicieux, à force. Plus lubriques que vraiment terribles. Alors il sort doucement de la nacelle sans un bruit, discret comme d'habitude, il s'accroche et descend les barreaux jusqu'à que ses semelles fassent craquer le plancher et il se glisse derrière une barque, sort son canif et observe la cabine, patiente qu'elle s'en envole enfin.
    Il ne lui a pas laissé le temps d'aligner ses mots, d'entendre quoi que ce soit. Il n'est pas désolé, Achilles.
    Cela fait bien longtemps qu'il ne l'est plus.

     

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    Yue Liang
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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyMer 20 Avr - 22:41


    A
    chilles un peu dur, Achilles un peu froid, comme elle ne l'a que rarement connu.
    Achilles un peu lointain, pourtant si proche, et ça lui fait tout drôle, de se dire qu'elle n'aurait qu'à tendre la main pour toucher la sienne, alors même qu'elle avait pensé, pendant des années, qu'elle n'apercevrait même plus sa silhouette au loin.
    Ça lui fait tout drôle de se dire qu'elle n'a pas prié en vain, espéré en vain. Parce qu'Achilles aura beau dire ce qu'il veut, être aussi glacial et mauvais qu'il le veut,
    ils se sont retrouvés ici pour une raison.
    C'est pas un hasard, qu'il soit tombé sur la cabine. C'est pas un hasard qu'elle ait décidé d'aller à la cabine ce soir-là, et pas hier, pas demain, pas dans deux jours.
    Elle sait que c'est Lui, là-haut, qui s'est dit qu'il allait recoller un peu les morceaux de son cœur en miettes. Juste assez pour qu'elle continue, juste assez pour qu'elle soit forte, juste assez pour qu'elle ne se laisse pas sombrer.
    Et elle se dit que si c'est Son œuvre, les espoirs ne sont pas vains, que ce n'est pas qu'une fois, qu'une nuit, qu'une heure, qu'une minute.
    Que peut-être, un autre jour, dans la même cabine, à côté des mêmes vêtements qui embaument encore l'assouplissant qu'elle utilisait il y a longtemps,
    peut-être un autre jour, à la fête foraine, aux pieds de la grande roue,
    Achilles et elle,
    peut-être.


    Achilles plus que lointain, et Yue Liang ne sait pas comment l'atteindre et comment lui tendre la main.
    A l'autre bout de la nacelle et pourtant bien plus loin que ça, à l'autre bout de la terre, dans un coin que Yue Liang ne peut même pas toucher du bout des doigts.
    Qu'elle aurait aimé être là pour d'autres raisons, entendre d'autres mots et en dire d'autres. Elle aurait aimé parler, pour de vrai, comme avant, comme sur la balançoire ou dans la cabane. Aurait aimé pouvoir vraiment entendre Achilles, pouvoir vraiment parler à Achilles, ne pas sentir qu'elle doit simplement chercher à se défendre, se justifier, accuser et rétorquer.
    Autre chose. D'autres mots. Mais c'était un peu utopique, c'était peut-être en attendre trop, attendre des choses irréalistes, des rêves qui ne quitteront pas le monde onirique.
    Peut-être qu'elle a mal interprété les signes qu'Il lui a envoyé. Peut-être que les espoirs sont vains, finalement, qu'ils n'ont pas d'ailes et que ce n'était pas elles qu'elles sentaient battre contre sa peau. Peut-être que c'était tout autre chose, la froideur des mots, la cruauté du regard et le tranchant des syllabes.

    — C'est vrai que toi et tes copains vous n'êtes pas particulièrement connus pour être des assassins de sang froid. On ne tue personne, on purifie le Monde, c'est autrement plus différent que votre Arène et vos traquenards. Les hérétiques ne trouveront pas le pardon ici, on leur rend service en faisant ce qu'on fait, crois moi. —

    Panique, un instant.
    Les yeux s'arrondissent, le pouls s'accélère un peu, et elle peut sentir, sans même toucher sa peau, qu'elle a la chair de poule.
    La boîte est sortie de sa cachette et elle se demande,
    s'il va la balancer par la fenêtre, si elle va devoir regarder les photos s'envoler, se perdre dans les montagnes, trouver la mer et s'y noyer.
    Les yeux ne quittent pas la boîte, et la nervosité l'étreint tellement qu'elle doit se relever, se planter devant lui, sans plier, sans affaisser ni les épaules, ni le nez. Le fixer, les mains prêtes à attraper le coffret au moindre mouvement un peu suspect.

    — i will follow a falling star, to find out who i am and who you are

    E
    go blessé qui ne demande qu'une réponse. Qui écoute et qui comprend tout, qui acquiesce, qui est d'accord, même. Parce qu'elle y croit, au fond, elle le croit, lorsqu'il dit qu'il n'a pas changé, pas autant qu'elle le dit, peut-être même pas du tout.
    Elle le croit, mais elle se demande pourquoi les actions sont si différentes, si la personne est la même.
    Ego blessé qui ne demande qu'à le croire, égo blessé qui arriverait à panser ses plaies si elle pouvait se dire, penser, et être certaine que c'est le même, que c'est lui, qu'il n'a pas changé, que c'est le petit Achilles de l'église, le petit Achilles de la cabane, le petit Achilles devant la grille du collège et celui de l'autel.

    — Non, je crois que t'as pas vraiment changé, en fait. —

    Elle acquiesce, parce que rien ne lui vient en tête, qu'elle sait que ce serait bête de lui dire, si c'est aussi pire là-bas, si Hovden n'est pas différent d'Haven, si les Hunters sont aussi pourris que les Seraphites, pourquoi t'es parti
    pourquoi t'es pas revenu
    pourquoi tu m'as laissé attendre sur le ponton
    pourquoi tu m'as plus jamais pris dans tes bras
    pourquoi tu la portes plus ta bague.

    C'est pas bête dans son cœur, c'est pas bête dans son égo, mais ce sera bête pour Achilles. Achilles et ses épaules qui se haussent, Achilles qui dira que c'est comme ça, c'est la vie. Qu'il n'accorde peut-être pas la même importance qu'elle à la bague, aux photos, aux souvenirs et aux échos. Elle la cherche encore, la bague. Elle regarde les doigts qui manipulent la boîte et l'ouvrent, elle se dit qu'elle a peut-être mal vu dans le noir. Elle fixe, elle penche même un peu la tête, plisse un peu les yeux pour mieux voir
    mais non, y a pas de bague.

    — J'ai pas besoin des photos pour me souvenir, tu fais exprès de pas comprendre pour m'agacer ou tu es devenu profondément idiot ? —

    Elle a pas besoin de photos pour se souvenir, mais elle en a besoin pour voir les visages qu'elle ne voit plus,
    s'assurer qu'ils ont bien existé, que ce ne sont pas des tours de son esprit frauduleux, qu'il ne lui fait pas croire des choses.
    Qu'Achilles a bien existé, et qu'elle s'en souvient bien encore. Parce que ça la rassure toujours un peu, de prendre les photos entre ses doigts et de voir qu'elle le dessine encore parfaitement bien dans son esprit. Qu'elle l'a pas inventé, que c'est pas l'effet d'une fièvre passagère ou d'une folie qu'elle n'aurait même pas remarqué.
    Juste pour se rassurer.
    Juste pour avoir un endroit où son visage n'est pas qu'un souvenir.
    Juste pour avoir quelque chose de concret, de tangible.

    Elle s'abaisse pour récupérer le coffret, vérifier que les photos qu'il a prises lui importent peu.
    Elle aurait bien aimé, les partager avec lui, lui en donner une d'Alcmène, celle qu'il veut, mais elle n'est même pas sûre qu'il en voudrait.

    Achilles évaporé, envolé hors de la nacelle. Yue Liang seule, pour un moment, un petit instant. Suffisamment seule pour qu'elle peste, qu'elle jure, qu'elle balance le coffret par terre, qu'elle écoute le claquement métallique grincer et briser l'air un instant, qu'elle sente la nacelle se balancer un peu sous la force du jet.
    Elle se fiche pas mal, des rôdeurs qu'il a entendu dehors, qu'elle entend un petit peu maintenant.
    Yue Liang qui ne craint rien, Yue Liang plus forte que la mort même.

    Elle range les affaires comme elles l'étaient avant qu'elle n'arrive. Le coffret sous la banquette, les vêtements correctement pliés sur le siège. Elle descend, non sans difficultés, s'accroche consciencieusement où elle peut avant de se laisser tomber sur le sol et de grimacer un peu à cause du choc électrique qu'elle a senti dans ses chevilles.
    Poigne sur son bras, choc électrique bien différent. Qui ne fait pas particulièrement grimacer, du moins elle n'en a pas vraiment envie. Elle fixe les doigts un instant,
    elle se surprend à chercher de nouveau la bague,
    peut-être qu'elle a mal vu
    mais il n'y a rien, sur les doigts tâchés d'encre, et elle fouille dans sa sacoche pour attraper sa gourde et un mouchoir, prendre les doigts pour les tendre face à elle et essayer de frotter le bout des doigts, de les rendre un peu moins noirs.

    — Seigneur, tu la manges, l'encre ? Même les pitchounes se salissent pas autant quand ils apprennent à se servir d'un stylo à plume... —


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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyJeu 21 Avr - 15:28
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    Achilles a fermé les écoutilles, les mots de son amante prêtresse ne le pénètre plus, ils restent immuables et sans sens. Parce qu'il ne veut pas entendre, Achilles ce que Yue a à dire. Ce qu'elle essaie de justifier, qu'elle essaie de tromper, de rompre. Achilles n'en veut rien, pas ce soir, ni demain. Alors il attend derrière sa cachette de fortune et lorsque le sol craque, il la ramène derrière le gros objet de bois -observe que les rôdeurs ne viennent pas par-là mais ils semblent s'éloigner et ça l'arrange. Il n'a que son glaive pour se battre et ils se feront vite acculer dans un endroit comme ici.
    Mais les inquiétudes ne semblent pas traverser une quelconque partie de son amante, non, elle récupère plutôt du papier qu'elle vient frotter contre ses phalanges pour essayer d'en faire partir le noir de l'encre mais si même lui n'y parvient pas, ce n'est pas le pauvre mouchoir qui se désagrège déjà qui fera l'effort. Cependant Achilles se mute dans le silence, laisse la jeune femme faire et déglutit.
    La nuit n'illumine que faiblement les manèges et les corps qui s'éloignent, on ne peut voir que la mer brillante des réverbères du ciel, il scrute brièvement les alentours et reprend son souffle lentement. Ses doigts serrent l'étreinte autour des mains de Yue de qui il approche le visage face au sien, glisse sous son nez la bague.

    Et non, je l'ai toujours. Pas au doigt parce que j'ai pas envie de la perdre, mais je l'ai toujours.

    Achilles aurait envie de poser plus que ses prunelles contre la grande Yue. Il aurait envie de sentir un peu plus que les effluves boisées de son odeur, des frissons contre sa peau et de ses yeux remplis de colère contre lui. Il voudrait plus que ça. Des années sans la toucher et voici qu'elle réapparaît devant lui et lui doit retenir toutes envies animales qui s'exhalent de lui.
    Le hunter retire finalement sa main, il sent déjà que ça s'emballe partout comme s'il avait encore douze ans et ça l'emmerde, il en a pas envie, pas maintenant, pas ici. Alors il se relève et agrippe son bras afin qu'elle le suive.
    Yue Liang peut bien prétendre qu'elle ne craint rien. Ce n'est pas eux face à une horde qui pourront faire quoi que ce soit. Alors il marche Achilles, essaie de se diriger vers le sentier sur lequel il était arrivé au départ mais les claquements le font immédiatement réagir, recule et se dirige vers un grand bâtiment que l'on peut apercevoir depuis le tronc des arbres. Il n'est plus frais, il n'a pas l'air de  tenir et il n'est pas non plus sûr qu'un claqueur ne soit pas en train de fonger dans le mur mais tant pis.
    Il faut bien prendre des risques.
    Le masque accroché à sa ceinture, il le retire et l'enfile, bouscule Yue afin d'ouvrir la porte le premier -vérifiant qu'il n'y ait rien.
    Pas le moindre spore, ni le moindre infecté. Le bâtiment semble presque en ordre, de son nez il retire l'objet et laisse entrer Yue tout en allumant son briquet, le dos contre le mur.
    Les escaliers sont barricadés -et il n'est pas sûr que grimper par dessus arrange les choses, surtout si tout se casse la gueule.

    On devrait vérifier qu'il y a pas un truc dans le coin, j'ai pas envie de me faire arracher la jugulaire pendant que je dors.

    Et même si Yue Liang est immunisée, il n'est pas sûr non plus que sa gorge survive à un croc de l'un d'entre eux. Alors Achilles lui laisse emboîter le pas, ramasse un morceau de bois, déchire un bout de son tee-shirt, verse un peu d'alcool -qu'il aurait préféré se réserver. Et voilà qu'ils ont une torche, il la glisse entre les mains de sa grande Dame et la suit, le torse presque collé à son dos, comme s'il n'avait pas envie de la perdre dans toutes ces pièces qui, dans la pénombre semblent sans fin.
    Il se fait silencieux, Achilles. On ne l'entend presque plus marcher ni respirer mais, mais, il faut avouer que, le naturel revient vite au galop.
    Alors il penche l'échine, murmure à l'oreille de sa bien-aimée d'antan.

    Tu crois qu'on va trouver ta mère dans le coin ? Toute dégarnie et toute boiteuse...

    Achilles sourit, un immense sourire taquin. Celui qu'on accorde à petit Achilles moins à cruel Achilles. Il se redresse l'air de rien puis s'arrête sur la porte devant-eux, regarde à travers la petite fenêtre. Ni cadavre ni spore. Il commence à trouver cet endroit bien étrange.
    Si propre et pourtant si vide. Comme si le néant était passé par-là pour décimer toute vie humaine et n'y avait laissé que la morosité.
    Il ne se veut pourtant pas plus interpelé que ça, puisque petit Achilles, fervent d'aventure, ouvre la porte à sa belle et s'incline presque pour la laisser entrer la première avec son étoile lumineuse dans les mains.

    Après vous, ma chère.
     

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    Yue Liang
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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyJeu 21 Avr - 23:31


    A
    chilles un peu moins dur, un peu moins lointain, un peu plus comme elle l'a connu.
    Elle s'acharne sur les tâches d'encre, mais force est de constater qu'elles sont plus tenaces qu'elle ne le pensait. Le mouchoir ne fait pas long feu, s'émiette entre ses doigts et finira par complètement disparaître si elle tente de frotter un peu plus. Elle soupire, comme pour marquer son abandon, glisse ce qu'il reste du mouchoir dans sa sacoche - il ne faudrait pas heurter un peu plus Dame Nature, elle qui est déjà si fragilisée. Pour autant, elle n'a pas lâché les doigts, tente encore de comprendre comment l'encre a pu tant imprégnée la peau,
    obsède encore un peu sur le doigt dénudé,
    pourquoi il est silencieux comme ça, Achilles, elle est passée où son arrogance, ils sont passés où, les mots qui cherchaient à blesser Yue Liang, à appuyer sur chaque plaie ouverte et même à les ouvrir un peu plus.



    Expiration profonde. Tellement profonde que Yue Liang a eu l'impression, pendant un moment, qu'elle avait été en apnée pendant une éternité, pendant trop longtemps, au moins.
    La bague pend au bout d'un collier, qui devait se cacher sous le manteau puisque Yue Liang ne l'a pas vu. La bague est bien là, ailleurs, pas au doigt, mais elle est là, quelque part, il ne l'a pas enlevé, jeté à la mer ou au milieu des montagnes, oublié quelque part ou perdu pendant un long voyage. C'est celle qu'elle a choisi, une bague un peu simple parce qu'elle ne voulait pas de quelque chose d'un peu trop particulier et que ça ne lui plaise pas.
    Elle est là, contre sa peau, elle n'a pas bougé, et ça va tout de suite un peu mieux dans la tête de Yue Liang. Obsession qui s'envole, qui laisse un peu plus de place à l'oxygène et aux pensées plus saines.
    Elle est là, et ça doit bien vouloir dire quelque chose, qu'elle soit là. Ça doit bien vouloir dire quelque chose, qu'il ait peur de la perdre.

    — Tu risques pas de la perdre avec tes gros doigts, ceci dit. Je comprends même pas comment t'as pu l'enlever sans avoir à te couper un doigt... —

    La main se retire, un peu trop tôt, Yue Liang aurait aimé la garder dans la sienne un peu plus. Elle devine assez aisément que ses envies ne sont pas celles d'Achilles, qu'elle aura beau espéré, se faire des films, essayer de tordre la réalité et de trouver des signes là où il n'y en a pas, les faits ne bougeront pas.
    Achilles s'est déjà mis en mouvement, Yue Liang est encore accroupie, un moment. Elle hésite à lui demander, si elle peut lui reprendre la main, la tenir un peu, juste le temps qu'on marche, après je te lâche, c'est promis, mais elle ne dit rien. Sa carcasse se relève, son dos redevient droit. Achilles scrute, Achilles surveille.
    Yue Liang ne craint rien, pas même la mort elle-même.
    Yue Liang inconsciente, qui ne prend même pas la peine, elle, de surveiller, de s'assurer que rien ni personne ne les suit, que rien ne va leur sauter à la gorge.
    Yue Liang inconsciente, si inconsciente qu'elle ne regarde même pas où il l'emmène et pourquoi. Yue Liang si inconsciente qu'elle pourrait mourir ce soir, qu'il pourrait enfoncer sa dague au fond de sa poitrine et arracher son coeur.
    L'idée ne lui traverse pas l'esprit. Pas un instant, pas une seconde. Pas le temps d'un battement de cil, pas le temps d'une inspiration. L'idée ne vient jamais, et Yue Liang suit aveuglément,
    parce que les habitudes ont la vie dure.

    — i will follow a falling star, to find out who i am and who you are

    E
    go moins blessé, parce qu'il retrouve les pas dans lesquels tout allait bien, que le monde tourne un peu plus droit ce soir, parce que le monde tournait droit quand elle suivait Achilles, qu'il a sombré quand elle a perdu la trace de ses pas.

    Yue Liang inconsciente, pénètre dans le bâtiment sans la moindre appréhension. Elle regarde autour, en haut, le nez en l'air et les yeux qui divaguent. Elle trouve ça bizarre, que personne n'ait rien fait de cet endroit, qu'il soit encore intact, et surtout vide de toute présence, quelle qu'elle soit. Elle trouve ça bizarre, les escaliers condamnés, comme si on avait cherché à se cacher, cacher quelque chose, endiguer quelque chose.
    Mais soit. Pour l'instant, tout est vide, tout est silencieux.

    — Dormir ? Par terre ? A même le bitume ? T'aurais du me dire, que tu voulais dormir, j'ai une couverture dans la nacelle. Yue Liang inconsciente, plus inquiétée par la dureté du sol sous sa tête que par les éventuels carcasses qui pourraient les dévorer, par les démons qui pourraient hanter les nuits ici et faire de celle-ci leur dernière. Yue Liang qui ne craint rien, pas même la mort. Tu devrais au moins remettre ton masque le temps qu'on fasse le tour du bâtiment. Tu sais pas si y a pas des débuts de plaques un peu planqués.—

    De son index, elle désigne le masque qu'il vient de retirer avant de le pointer vers les barricades, en bas des escaliers. Elle imagine assez aisément qu'il pourrait y en avoir à l'étage, et qu'il vaudrait mieux être prudent, parce qu'ils ne peuvent pas vraiment vérifier.
    Yue Liang lui emboîte le pas, l'observe arracher un morceau de son tee-shirt, l'enrouler autour du bâton, y verser un peu d'alcool.
    Ça l'étonne un peu, de voir cette gourde sur lui. Elle aurait imaginé qu'il ne toucherait pas vraiment à ce genre de choses, à cause de son enfance, de la mère qui l'a eu.
    La torche à la main, Yue Liang passe devant pour éclairer un peu mieux les pièces, essaie toujours de comprendre ce qu'il y a là-dedans et pourquoi ils sont, apparemment, les premiers à y mettre les pieds. Elle imagine que ce serait une sacré bonne planque,
    un lieu de rendez-vous secret idéal, et dans un coin de sa tête, elle prend note de l'emplacement de l'endroit, des pièces, se dit qu'elle ramènera de quoi dégager l'escalier la prochaine fois. Parce qu'elle a curieuse, qu'elle a soif d'aventures, qu'elle veut savoir, ce qui se cache là-haut.

    Souffle sur sa nuque, sourire contagieux qu'elle entend dans sa voix. Yue Liang rit un peu, légèrement surprise par la remarque, parce qu'elle ne s'attendait pas vraiment à l'entendre dire un truc pareil aujourd'hui, maintenant, après tout ça.
    Ego bien dans ses baskets, parce qu'il avait raison, Achilles, il a pas bougé d'un poil.

    — Tu penses ? Tu pourras lui demander des conseils pour ça, là, tu vas finir par lui ressembler. Yue Liang pivote un peu pour passer sa main entre les mèches sombres, à la racine des cheveux, et elle recule un peu la torche pour mieux l'éclairer, et surtout éviter de lui brûler le visage. Mais ta mère serait plus du genre à fréquenter ce genre d'endroit que la mienne, non ? Elle a du barricader les escaliers pour se faire sauter tranquille. Tu crois que ça va l'attirer, si je fais ça ? Elle pivote un peu plus, passe sa main à l'intérieur du manteau pour chercher la flasque qu'elle avait vu plus tôt, s'arrête pour l'agiter et tend l'oreille, le sourire aux lèvres. Non, elle a l'air trop occupée.—

    Les habitudes ont la vie rude, Yue Liang le regrettera peut-être demain, parce qu'elle ne le verra peut-être plus, Achilles. Qu'elle repensera qu'il a souri pour de vrai, un vrai sourire d'Achilles de la cabane, Achilles de l'autel, Achilles devant la grille du collège. Elle s'en souviendra et ça cassera quelque chose, en elle, que ça n'ait été que ce soir.
    Yue Liang range la fiole là où elle l'avait prise, lisse correctement le manteau, suit des yeux Achilles, qui surveille une nouvelle porte fermée, qu'il finit par ouvrir pour la laisser passer.
    Attention vieille de mille ans, attention à laquelle il l'avait trop habitué.
    Elle lève les yeux au ciel,
    cache un peu le sourire qui se dévoile un peu trop,
    les yeux qui se plissent un peu trop, sous l'effet des pommettes qui remontent, et tend sa torche pour éclairer sa pièce.

    — Il est où, ton tatouage ? Il paraît que vous en avez tous un. —

    Elle fouille, regarde un peu partout, éclaire les endroits un peu inaccessibles. Vérifie qu'il n'y en a toujours pas, des plaques sur les murs, des cadavres quelque part, mais toujours rien.
    Le calme, la lumière de la torche, les pas d'Achilles derrière elle,
    comme si l'Univers s'était calmé, ce soir.


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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptySam 23 Avr - 9:18
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    Achilles à le sourire aux lèvres parce que les petites piques de son épouse lui avaient presque manqué et il n'en dira pas un mot. Se contente d'avancer dans ce couloir d'obscurité qui s'illumine légèrement à chaque fois.
    Les pas sont légers mais malheureusement, les deux adultes se cognent contre les quelques morceaux de béton sur le sol, contre les branchages que le vent brasse de l'extérieur à l'intérieur. L'endroit est inhabité après tout, alors on pourrait remercier le Seigneur que la poussière ne fasse pas éternuer le brunet.
    Il colle Yue Liang comme un chien de garde, le nez toujours en l'air, guette le moindre endroit d'où un infecté pourrait s'échapper : des angles, d'un trou, d'un meuble, d'une fenêtre ou d'une porte mal fermée. Des tas de possibilités qui lui font tout de suite remettre en question son idée de départ : était-ce réellement bien de venir ici, en pleine nuit alors que des infectés courent à l'extérieur ? Il n'est plus vraiment sûr Achilles, il se sent même idiot, comme s'il avait à nouveau dix sept ans, que les conséquences ne comptaient pas vraiment, parce que rien de tout ça n'était réel.
    Pourtant à en attendre les grognements à l'extérieur -ce quotidien d'agonie est pourtant bien réel.

    Si tu ne le mets pas, je vois pas pourquoi je le devrais. Et ouai, on peut dormir par terre, on a pas besoin d'une couette, on est pas au camping ici.

    Petit Achilles de toute sa grandeur bouscule doucement sa petite dame de toute sa splendeur. Il lui sourit lorsqu'elle le regarde et pourtant, ce ne serait pas faute de vouloir le taire, cet immonde sourire.
    Mais la petite voix de Yue s'élève pour blaguer, pour mâcher des mots qui le font trop sourire, qu'il se met à glousser, ne retient rien. Sa cage se gonfle et il observe la jeune femme pivoter sur ses talons, s'approcher encore un peu plus.
    Il a le souffle rauque, qu'il aurait pourtant cru avoir le cœur prêt à faire des kilomètres. Mais il faut croire qu'à force, il n'y a plus grand chose pour faire tambouriner sa poitrine un peu plus fort. Pas même Yue.
    Achilles s'abaisse pour correctement lui faire face et hausse les sourcils. La vulgarité il y est habitué, mais de la part de son épouse, ça lui fait toujours un peu bizarre. Que ce soit quand ils avaient dix ans, puis quinze et trente. Il y a toujours des choses auxquelles on ne s'attend pas et, celle-ci lui fait rouler des yeux.

    Évidemment. Je suis tellement parfait que tu dois m'attaquer sur des défauts imaginaires... J'aurais décidément tout entendu de ta part, Yue. Mais il n'est pas au bout de ses surprises. La gracile main de la sino-américaine glisse contre lui jusqu'à voler sa petite fiole d'alcool. Flasque dont l'odeur ne l'attire pas particulièrement, parce que les travers de sa mère l'ont traumatisé à ce sujet mais parfois, il a besoin de cet amertume qui croule le long de sa gorge pour se le rappeler, de ne pas finir comme elle. Comme un moins que rien. Mh. T'as pas tord. Mais je préfère encore croiser ta mère boitillante que la mienne.

    Le nectar malicieux retrouve sa place au fond de sa poche et Yue, papillonne comme si le danger n'était qu'une farce, parce qu'Achilles en tant que Cerbère, ne laisserait personne passer à travers les portes de son Enfer.
    Il écoute, lève les yeux et s'arrête en face d'elle afin de retirer l'une des manches du manteau -en tee-shirt dessous, il regrette quelque peu,  parce que froid se délecte de sa peau, mordille et écrase. Une paire de poignards sur son biceps droit qu'il contracte légèrement avant de tout remettre sur ses épaules. Il aurait aimé avoir un peu plus d'encre sur la peau que celle de ses écrits mais l'hygiène trop primaire ici lui empêche -même si la plupart de son groupe sont suffisamment courageux pour accepter de se faire marquer le corps à vie par des débutants.
    Achilles glisse sa paume contre la main qui tient la torche, caresse brièvement -et comme si de rien était, s'éloigne avec la torche vers un meuble assez haut, en bon état. En apparence. Il ne sait pas ce qu'il y a à l'intérieur hormis ces petits gazouillis. Il ne saurait cependant pas dire si tout vient d'ici ou de l'extérieur -entre le bruit des bourrasques qui font trembler les arbres, claquer les vitres et les volets, Achilles se retrouve un peu embêté.
    Alors il se tourne vers Yue Liang, appuie le dos contre la commode à la place, l'observe. Il l'ouvrira plus tard, dans deux petites minutes, avant, il a besoin de savoir.
    Il a l'air un peu plus morose, un peu plus terne. Il veut savoir si ça valait le coup, de tout abandonner pour la foi. De tout briser pour une Prophétesse qui ne l'aimait pas comme lui l'aimait. Parce qu'elle n'aurait jamais fait la moitié de ce que lui, aurait fait pour elle.

    Tu regrettes parfois, d'être restée là-bas ? Je le répèterais pas à tes petits copains, c'est promis. Je suis pas une balance.

    Achilles petit Achilles à ce sourire en coin, l'air de dire je plaisante, c'est sûr. Parce qu'il n'a pas envie d'envenimer la conversation, de rendre lourde une soirée qui sonne trop douce à ses oreilles.
    Peut-être la soirée la plus calme qu'il ait pu avoir depuis des années maintenant.
    Loin de la colère et de la cacophonie des siens. De la violence et du sang.
     

    Dormousse pour epicode

    Yue Liang
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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptySam 23 Avr - 19:46


    A
    chilles un peu plus souriant, un peu plus Achilles.
    Il aura beau dire ce qu'il veut, Achilles, affirmer que sa  façade de froideur et n'en est pas une, Yue Liang n'y croit pas, pas plus qu'elle n'y croyait il y a dix ans. Et si, c'est vrai, il y a toujours eu une part d'ombre chez Achilles, comme tous, ce qui brille chez lui n'en est que plus lumineux, et Yue Liang les voit, ces parts de soleil et d'étoiles qu'il semble volontairement occulter, comme s'il ne les méritait pas, comme s'il ne pouvait n'exister que sous un ciel sans lumière, sans astres.
    On ne balaie pas le passé aussi facilement. Pas un passé important comme celui-ci.
    Achilles restera l'Achilles de la cabane, celui de l'autel et celui de la grille du collège.
    Poids qui se retire de ses épaules, de son coeur et de son âme.
    Achilles un peu plus comme Achilles.


    Achilles inconscient, et Yue Liang au moins tout autant.
    Pas de masque pour lui, pas d'attention particulière à l'égard de l'environnement et du danger de la part de la Seraphite.
    Comme si ça n'avait aucune importance, l'épée de Damoclès au dessus de leur tête.
    Parce que ce soir, ça n'a pas d'importance pour elle. Ça en aura peut-être demain. Peut-être que dans un mois il y aura un autre soir où ils oublieront encore comment est le sol qu'ils foulent, l'air qu'ils respirent, la vie qu'ils mènent. Mais pour l'instant, rien n'est important, et elle a l'impression de respirer pour de vrai, pour la première fois de puis longtemps.

    — Tu m'as habitué à mieux que ça, quand même, comme rendez-vous. Je m'en contenterai, on fait avec les moyens qu'on a, j'imagine. C'est l'intention qui compte. —

    Yue Liang se tourne pour le bousculer à son tour, sourire enfantin aux lèvres, coeur bercé par le rythme régulier des pas derrière elle, la respiration silencieuse qu'elle perçoit tout de même derrière elle et la faible lumière qui les éclaire, au bout de sa main.
    Achilles qui rit. Achilles un peu plus comme Achilles. C'est un peu bouleversant, sur le moment, c'est un peu comme une claque, parce qu'elle se demande, Yue Liang, quelle mouche l'a piqué, pour qu'un jour elle décide de vivre sans l'entendre. Elle se demande même, maintenant, comment elle a fait, comment elle n'a pas succombé à l'ennui et au chagrin, comment elle ne s'est pas éteinte de son coeur brisé,
    un peu moins cassé ce soir, elle a retrouvé quelques fragments, qu'Achilles a laissé tomber dans le sillon de ses pas.

    Elle s'imagine un instant sa mère, la sienne, où elles sont, ce qui leur arrivé. Où ils sont, les frères d'Achilles, où il est, le père de la Prêtresse. Et ça aussi, ça lui fait tout drôle, parce qu'en huit ans, ça ne lui avait jamais traversé l'esprit, ou presque. Elle ne s'est jamais inquiété d'avoir perdu contact avec ses parents, quelques mois après la pandémie, parce qu'il y avait toujours Achilles et Alcmène et que ça lui allait très bien, qu'elle n'avait pas besoin de plus.
    Aujourd'hui, ça lui arrache quand même un frisson, de se dire qu'elle est orpheline.

    — C'est ni une attaque, ni un défaut, tu restes tout beau. Je remarque juste que je t'ai connu avec plus de cheveux sur le front, c'est tout. Tu sais, y a des types chauves très séduisants, hein, tu t'y feras... —

    Les pas s'arrêtent face à elle, son sourire est grand, toujours aussi amusé, un peu idiot, sans doute. Elle regarde le bras quitter la manche du long manteau noir et elle se penche un peu sur le côté pour mieux éclairer le biceps et regarder le tatouage de plus près. Elle siffle, hoche la tête avant de se redresser et relève les yeux vers son Achilles.

    — Eh ben. Si ma mère voyait ça, elle perdrait le peu d'équilibre qu'il doit lui rester, sur sa dernière jambe. Couic. —
    De sa main libre, Yue Liang mime de trancher sa propre gorge, glousse un peu.
    Ça faisait longtemps que ça n'avait pas été aussi doux, que sa tête n'avait pas été aussi vide des maux et des angoisses.
    Ça faisait longtemps, qu'elle n'avait pas souri sincèrement, ni vraiment ri.
    Ça paraît si naturel, avec Achilles. C'est revenu si vite.

    — i will follow a falling star, to find out who i am and who you are

    L
    es prunelles de Yue Liang suivent Achilles, les doigts qui, pendant un instant, restent sur les siens, et elle esquisse un petit mouvement de recul, léger, avant qu'il ne retire la torche de sa main. Juste un peu, en arrière, pour que les doigts restent une milliseconde de plus, qu'elle puisse battre des cils encore une fois et toujours les voir.
    Elle reste un peu pantoise, là où elle était, les bras ballants, pendant qu'il s'aventure, visite, cherche et fouille. C'est une armoire qui attire son attention, une armoire en plutôt bon état, vu les conditions dans lesquels elle a été laissée, vu l'environnement et la pourriture qui pourrait émaner du lieu.
    Achilles n'ouvre pas tout de suite. Achilles fixe Yue Liang, un moment, avant d'ouvrir la bouche, sous la surprise de la jeune femme, parce qu'elle n'imaginait pas qu'il pose la question, lui qui avait tant l'air de se dire que le passé c'est du passé, que ce qui est arrivé est arrivé et que ça ne sert à rien d'en discuter.
    Elle inspire longuement, réfléchit un peu, à la façon dont il a posé la question, à la façon dont elle va répondre.

    — Non, je ne regrette pas d'être restée. En revanche, je regrette d'avoir cru que tu reviendrais. Si j'avais su j'aurais pris une autre décision, c'est certain. —

    Yue Liang acquiesce, les lèvres légèrement pincées.
    Non, elle n'a pas regretté d'être retournée sur l'île avec Alcmène.
    Mais le fait est que si elle avait su, ce matin-là, que si elle y retournait, elle ne verrait plus Achilles - c'est vrai, elle n'aurait pas repris la barque.

    Yue Liang s'avance vers les meubles près de l'armoire, un peu plus en décrépitude, un peu moins intéressants, parce que les portes sont déjà ouvertes et les étagères vides. Elle se redresse, joue un peu nerveusement avec ses ongles, avec ses doigts qu'elle tire et qu'elle gratte.

    — Ça veut pas dire que j'attendais que tu viennes pour que tu restes là-bas avec nous. J'espère que tu comprends que ça a pas été une nuit facile, et j'avais trop peur que ma petite reste dehors. Les timings m'ont paru trop suspects, je suis certaine que c'était un signe et que ça venait de Là-haut. J'ai réfléchi après, la journée, et honnêtement, j'étais certaine que tu reviendrais nous voir. Du genre, j'y croyais dur comme fer, j'aurais tout parié là-dessus. Et je me suis dit que quand tu reviendrais, on pourrait repartir, si tu le voulais vraiment, même si franchement ça me faisait mal aux tripes parce que je nous imaginais pas survivre dehors. Tous les deux, peut-être, mais avec la gamine... On t'attendait sur le ponton les soirs, avec Alcmène, parce qu'on s'est dit que tu viendrais pas en plein jour. J'avais caché des affaires sous le ponton, dans une boîte que j'avais enroulé autour d'un des pieds pour pas que ça aille flotter n'importe où. Comme ça on avait juste à les prendre, sauter dans la barque et partir. —



    C'est encore un peu moins flou, dans sa tête, maintenant qu'elle a dit tout ce qui compressait son coeur et sa tête, ce qui la tenait éveillée la nuit et ce qui la rendait malade.
    Ça ne changera pas le passé, c'est sûr, mais au moins elle a l'esprit plus clair. Plus serein.

    — Du coup, j'espère que j'ai encore une petite place là-dedans. Sans s'avancer, Yue Liang tend son index, qu'elle appuie sur le buste d'Achilles, l'air toujours un peu embêtée. Peut-être un peu nerveuse, un peu angoissée, un peu nostalgique, un peu malheureuse. Même une toute petite, une goutte de sang, une cellule, un atome...  Parce que moi je pense à tout le temps. Pousse ton énorme fessier maintenant, s'il-te-plaît. —

    Yue Liang fronce le nez, appuie sa main sur le bras d'Achilles pour le décaler de l'armoire, qu'elle aimerait bien ouvrir et fouiller, parce qu'elle l'intrigue, elle qui est la seule encore debout, bien intacte et fermée.
    Parce qu'elle veut plonger son nez ailleurs que dans des souvenirs qui font un peu mal,
    que dans les regrets qui l'étreignent et un passé qu'elle ne peut que regarder s'envoler.


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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptySam 23 Avr - 19:46
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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you Dtgv
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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptySam 23 Avr - 23:50
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    Yue Liang est plus détendue qu'au tout départ. Elle a les mouvements gracieux, la chevelure qui virevolte, le corps qui s'envolerait presque s'il ne faisait pas assez attention Achilles.
    Cela faisait longtemps qu'une femme ne lui avait pas fait vaciller le cœur de la sorte, que la pierre qui alimente toute sa carcasse livide brûlait enfin.
    Mais il faut croire que la Prêtresse à des somptueux pouvoirs qui lui font oublier les tords et ses travers, comme s'il n'avait jamais dépassé vingt cinq ans. Encore à Shadeville, dans leur appartement, Alcmène dans ses bras et elle contre lui.
    Mais c'est voué à l'échec, de se remémorer des sornettes pareilles, autant profiter de l'instant présent. De sa grande Yue qui virevolte autour de lui, s'agite, la poitrine pleine de fleurs qui lui chatouillent le nez.

    Mieux que ça ? On a pas les mêmes souvenirs. C'est toi qui t'occupais des trucs bien bourgeois, moi j'allais chercher le fast-food. Chacun sa corvée.

    Grand sourire et grand rire dans le gosier, parce qu'Achilles à côté de la grande Dame, il n'a jamais rien eu si ce n'est la violence d'un foyer sans amour. Alors il devait jouer des intentions, Achilles. Des choses qu'on n'achète pas dans les magasins, dans les librairies et les cafés. Ca venait du plus profond de son âme et c'était probablement le plus important lorsqu'ils immortalisaient les constellations dans les musées, gravés au plus loin dans leurs yeux.
    A se les partager lorsqu'ils se regardaient, s'embrasser, embraser.
    Mais aujourd'hui c'est plus difficile, de pouvoir s'amouracher sous les étoiles sans ne craindre pour sa vie. Quoi qu'à l'instant présent, Achilles ne craint ni les Séraphites ni les Hunters. Qu'il va le regretter dès le lendemain c'est certain.
    Mais si les maux ne l'atteignent plus ce soir, alors il agira Achilles, comme si le Monde n'avait jamais été aussi proche de l'agonie et de la fin, que c'était un spectacle d'enfant.
    Il a le gosier trop souvent déployé le grand conquérant. Parce que Yue le fait rire trop fort, que ça faisait bien longtemps que ça n'avait pas été sincère, réel. Alors il profite, les coins des lèvres jusqu'aux oreilles, tourne autour de sa belle. L'air taquin, il s'abaisse et frôle son nez contre le sien. Yue aux traits séraphins, qu'elle mérite probablement son poste de prêtresse mais pas chez eux.

    Évidemment que je suis beau, ma grande. Si tu savais le nombre de jolies dames qui auraient voulu se pendre à mon bras. Mais bon, je suis un homme fidèle et en plus marié.

    Sincère. Encore encore encore, ça lui brûle le bout de la langue, de sentir celle de Yue lui grignoter l'âme puis le cœur, de l'arracher de ses mains et de lui susurrer c'est mérité.
    Qu'il crèverait pour elle tout de suite, si elle le lui demandait.
    Un frisson, puis deux lorsqu'elle touche son bras, s'attarde sur les veines qui encombrent le tatouage. C'est vrai. Ses frères à Achilles, trouverait ça cool parce qu'il aurait moins l'air d'une pédale, t'es vraiment pas viril comme mec, ça craint. et de cette maudite claque sur l'arrière du crâne, cette frappe hautaine et cruelle.
    Achilles espère bien qu'ils sont tous six pieds sous terre, qu'ils ne foulent plus la Terre. Qu'ils canent de la pire des manières. Mais il n'a jamais pu le voir, c'est peut-être son seul regret en fin de compte.
    De n'avoir assisté à la fin tragique de sa propre famille.
    Il aurait aimé voir encore et encore le sang coulé, la fin d'un tout. De tout.
    Yue le fait sourire, mièvrement, de façon presque candide mais lorsqu'elle s'étale sur ses réponses, il s'éteint un peu Achilles.
    C'est pas ce qu'il aurait aimé entendre, à l'instant. Il aurait préféré l'entendre se dédouaner, dire que c'était la faute de ces maudits fanatiques, qu'elle n'y était pour rien, un coup monté. Une farce. Une gaminerie.
    Mais c'est long, une blague pareille.
    Il sait que tout part de Yue. Qu'elle est comme une lumière qu'on suit aveuglément dans la pénombre et putain, ça l'emmerde. Il aimerait y retourner sur cette île, leur dire que c'est pas vrai, elle ne prétend pas être celle qu'elle dit être. Mais ce serait peine perdue, il aurait déjà la poitrine transpercée par les flèches, les peines, les maux, les erreurs et les remords.
    Alors Achilles croise les phalanges entre elles, les yeux imbriqués dans ceux de son épouse. Il ne sait pas quoi dire, pourtant, il a déjà eu ce dialogue plusieurs fois dans un coin de sa tête, lorsque l'ennui l'amenuisait, qu'il n'avait rien à faire, plus d'encre pour écrire des poèmes, trop de nuages pour relier les étoiles entre elles, trop de bruit pour n'avoir qu'une pensée à la fois.
    Le gosier crépite lorsque la salive descend, râcle, essaie de trouver les bons mots à dire. Pour ne rien ruiner.

    Si je revenais j'étais un homme mort. Et pour moi, t'étais déjà morte. Happée par une religion pareille, tu serais jamais revenue de mon côté quoi que t'en dise. Je te crois pas.

    Petit Achilles revient et baisse la nuque, les prunelles foncés qui matent le sol, les ongles qui cassent le bois, échappent aux échardes alors qu'à l'instant, il aimerait sentir la douleur physique plutôt que celle dans sa tête. Celle qui ne s'éloigne jamais loin, jamais longtemps. Qu'elle perfore un peu plus les organes pour s'engouffrer partout, pour toujours.
    Puis il sent une légère pression qui le fait quitter toutes les pensées obscures auxquelles il n'avait point pensé depuis moultes années maintenant, Achilles.
    Il a la peau qui frémit, sourit encore bêtement, hoche la tête comme un enfant mais il n'a pas le temps de lui prendre le doigt qu'elle le force à sortir du chemin pour découvrir l'intérieur de l'armoire.
    Il n'y a rien que des vieilles fournitures de bureau -de ce qu'il arrive à apercevoir, en tout cas.
    Au diable la bienséance. Achilles se penche par dessus son épaule, lui embrasse la nuque, là où les mèches dégringolent, laisse passer un peu de chair.

    Tu vas vraiment regarder une armoire toute merdique ?

    Achilles malicieux recule, les bras grands ouverts et pivote sur lui-même, se présente. Il a l'air de dire j'suis plus intéressant qu'une vieille commode, viens me voir. mais à force de se mouvoir, il peut sentir le sol à son tour vibrer, frémir.
    Et merde.
    Il a la torche qui lui saute des mains et il s'écrase six mètres plus bas sur un bureau qui lui tord le dos, il grogne, râle, qu'on pourrait entendre tout ce chahut depuis l'île d'Haven.
    Il a les bronches contractées par le coup, cherche à reprendre l'air qui bloque dans son gosier, se redresse et halète, le cœur qui cette fois-ci plus que jamais, bat à toute allure.
    Il ne voit rien que l'obscurité naissante, le léger afflux de lumière vient du haut -des fenêtres mal condamnés, de la torche encore allumée et lui assit sur ce bureau qui craque à chaque mouvement un peu trop brusque.
    Entre les toussotements et la vision qui ne dégage petit à petit, Achilles doit plisser les yeux pour essayer d'apercevoir une forme, quelque chose. Il ne distingue rien et c'est quand celle-ci se jette contre lui qu'il s'exclame Putain de merde.
    Un putain de rôdeur qui lui agrippe le cou, qui claque des dents, les yeux grands ouverts. Il n'arrive pas à attraper le couteau au fond de sa poche -et cet infecté doit être récent, il peut encore sentir le sang frais lui calciner le nez, lui donner des haut-le-cœur et surtout, il panique à l'idée d'être dans un endroit truffé de spores.
    Qu'à cet instant, malgré qu'il se débatte, il soit déjà condamné.
     

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    Yue Liang
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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyDim 24 Avr - 22:15


    A
    chilles dit qu'elle ne se souvient pas bien, Yue Liang.
    Pourtant elle est certaine, elle, qu'elle se souvient au moins bien que lui, peut-être mieux, à force de repasser les souvenirs en boucle dans sa tête, comme des films, comme des scènes qu'elle chérit et qu'elle regarde le soir, avant de dormir, la nuit, dans sa nacelle, balancée par le vent, sous les étoiles et les montagnes.
    Elle se souvient parfaitement, Yue Liang, de manière intensément vive, comme si tout était arrivé hier.
    Il a pas l'air de bien comprendre, Achilles, qu'elle ne parle même pas des fast-food, des rendez-vous un peu miteux parce qu'il ne pouvait pas se permettre grand chose, ou du moins beaucoup moins qu'elle, que ce n'était pas aussi grandiose qu'elle pouvait le faire. Parce que Yue Liang a toujours été tape à l'oeil et un peu matérialiste, qu'elle aimait bien faire les choses en grand. Et c'est pour ça, que ça a marché aussi bien, avec Achilles.

    Ce que le monde terrestre avait à lui offrir, Yue Liang l'avait déjà. Elle n'avait besoin de rien d'autre.
    Elle n'avait pas besoin des cadeaux, des bijoux, des vêtements et des restaurants.
    Achilles, en revanche, il connaît des choses qui transcendent tout ça, des choses que Yue Liang n'aurait jamais connu si Achilles ne lui avait pas pris le menton pour le lui lever en l'air et lui montrer les étoiles, la Grande Ourse qu'ils pouvaient voir depuis la cabane et le quartier de lune qui se découvrait entre les petits trous qu'ils avaient fait dans le plafond.
    Achilles est stellaire, de bien des manières,
    et Yue Liang s'en souvient.

    — Mais je parle pas des fast-food... Oh t'es trop bête, hein, t'as perdu toute notion de romantisme. —


    Achilles grand gamin au grand coeur, ça a toujours été comme ça.
    Achilles qui rit, comme si elle était drôle, pourtant, des deux, c'est lui qui a toujours été le moins guindé. Achilles qui rit comme s'il avait dix-huit ans, et Yue Liang elle tuerait, pour qu'ils aient dix-huit ans de nouveau, pour toujours. Yue Liang elle mourrait, si on pouvait lui garantir que son paradis, ce serait Achilles, Alcmène et elle, à Shadeville, dix ans en arrière.

    Elle n'a jamais été jalouse, Yue Liang. L'envie et la jalousie ne lui ont jamais traversé l'esprit, encore moins quand il s'agissait du vaillant Achilles à son bras.
    Pourtant, au collège déjà, certaines de ses copines posaient des regards qui ne trompaient pas sur son grand Achilles, parce qu'ils ressemblaient un peu à ceux qu'elle jetait sur lui, aussi. Et si son coeur gonflait d'orgueil et de fierté, elle n'a jamais ressenti un seul instant une once de danger, comme si on pouvait lui prendre Achilles et s'envoler avec. Comme s'il pouvait aimer quelqu'un d'autre.

    Et aujourd'hui, rien n'a vraiment changé.
    Qu'elle aurait pu s'inquiéter, qu'Achilles retombes amoureux, qu'Achilles ait le coeur qui bat pour quelqu'un d'autre.
    Et maintenant qu'elle y pense, ça ne lui avait jamais traversé l'esprit. Comme si même séparés pendant des années, c'était impensable, pour elle, que ça arrive.

    — Oh mais je le sais, t'en fais pas. Yue Liang lui attrape les mains, les regarde un instant avant de les lever à hauteur d'yeux, pour lui montrer ses doigts, un large sourire aux lèvres. Ah, je vois pas de bague, pourtant. Elle en saura rien, ta femme, qu'on fricote un peu... —


    Elle lâche les mains, le sourire bête, le coeur qui bat tout aussi bêtement, la tête dans les nuages.
    Que ça lui fait tout drôle, encore, de voir Achilles, de se dire qu'il la déteste pas, que c'est réel.

    — i will follow a falling star, to find out who i am and who you are

    G
    rand Achilles un peu perdu, Grand Achilles qui, à nouveau, ne semble pas bien comprendre ce qu'elle veut dire.
    Grand Achilles qui la poignarde, et elle ne sait pas s'il s'en rend bien compte. Elle ne sait pas s'il se rend compte qu'elle aurait préféré qu'il la poignarde pour de vrai - ça lui aurait fait moins mal que de l'entendre dire qu'elle est morte à ses yeux, quelque part. Qu'il ne la croit même pas, alors qu'elle vient de vomir son coeur et ses tripes à ses pieds, et qu'il a choisi de les piétiner. Peut-être qu'il ne veut même pas vraiment les écraser, Achilles, pourtant ça arrive, c'est comme ça.

    — Je peux pas m'ouvrir le poitrail en deux, m'arracher le coeur et te montrer que y a ton nom gravé partout. J'ai jamais été une menteuse, encore moins avec toi. Si tu décides de ne pas me croire, je peux rien y faire. Ça me déçoit franchement, mais j'ai pas de preuves à fournir. C'était moi, sur le ponton, c'était Alcmène, sur le ponton, pas toi. —


    Yue Liang hausse les épaules, parce qu'elle ne sait même pas quoi répondre, en vérité. Qu'elle s'attendait pas vraiment à ce qu'il ne la croit pas. Qu'elle pensait qu'ils admettraient, tous les deux, qu'ils avaient mal jugé, elle plus que lui, très certainement, mais que s'ils s'étaient écouté un peu plus, si la situation avait été différente, moins désespérée, les choses auraient été nettement plus simples.
    Elle s'attendait à quelque chose de la sorte.
    Pas à ce qu'il lui dise qu'il avait fait une croix sur elle dès son départ.

    Achilles tire un trait sur les choses assez facilement, plus facilement qu'elle, qui n'arrive qu'à enfiler un masque.
    Achilles remonte en selle plus facilement qu'elle, il se met à rire de nouveau presque instantanément, comme si les mots qu'ils venaient d'échanger n'existaient pas.
    Et Yue Liang, elle meurt tellement pour cette nuit,
    elle la veut tellement cette nuit,
    qu'elle aussi, elle relève la tête, elle sourit, elle pouffe un peu, elle le regarde se pavaner comme un coq et elle lève les yeux au ciel, l'air de lui dire qu'est-ce que t'es con. Elle ne regarde même pas l'intérieur de l'armoire, elle joue avec les poignets, ouvre la bouche pour répliquer quelque chose.

    C'est un peu rapide, ce qui se passe après. C'est si rapide qu'elle ne comprend pas vraiment, au début, parce que c'est trop improbable, parce que ça gâche tous les plans qu'elle était en train de faire dans sa tête.
    Un large trou, et six mètres plus bas, Achilles, qu'elle entend grogner et jurer. La torche qu'il a laissé tombé rebondit légèrement sur le bitume, dans un claquement aigu qui ne parvient pas à couvrir le bruit de la chute en contrebas.

    Yue Liang n'a jamais réussi à gérer le stress et l'angoisse, encore moins ces dernières années.
    Elle crise facilement, et souvent, c'est Alcmène qui la calme.
    Pourtant là, il n'y a personne pour la calmer, et pire encore, elle n'a pas le temps de tout expulser pour pouvoir se concentrer, parce qu'elle devine, aux cris et aux croassements qu'elle entend, qu'elle doit agir vite.

    Elle récupère son sang froid et son arc, une flèche dans son carquois. Elle plisse les yeux, essaie de voir ce qui se passe en bas, mais l'obscurité l'angoisse un peu, et l'idée de décocher sa flèche sur Achilles l'étreint un peu.
    Force est de constater qu'elle doit prendre la torche et descendre, quand bien même le sous-sol est bas.

    Comme prévu, la chute électrise un peu sa cheville et ses jambes. Elle grimace, mais tient fermement sur ses jambes, la torche serrée entre ses doigts. Elle sait qu'Achilles a une dague sur lui, ou quelque chose du genre. Elle ne sait pas où, exactement, alors quand elle s'approche du bureau, d'Achilles qui se débat et essaie de tenir à distance le rôdeur qui s'est jetée sur lui, elle tâtonne d'abord les mollets et les bottes, essaie d'empoigner le rôdeur, essaie de provoquer une réaction de recul en frappant la poignée de sa torche dans le dos et sur les côtes de ce qui était autrefois un homme.
    Aucun mouvement. Rien que des croassements, des doigts qui tiennent fermement Achilles par les épaules, et Yue Liang qui tente de se glisser entre eux pour accéder à Achilles, le buste presque avachi contre le sien pour essayer de fouiller les poches - parce qu'elle n'a qu'une main, que le rôdeur est quasiment collé et que c'est pas très facile -, les pieds qui tentent toujours de défaire le rôdeur, toujours enragé, et qui ne cède pas sous les coups trop faibles de la jeune femme. Elle n'a même pas regardé s'il n'y avait rien d'autres, autour, et dans la position dans laquelle ils se trouvent, un rôdeur de trop, et c'en est fini.

    — Oh mais tu l'as rangé où, ton putain de couteau, c'est pas possible.. —



    Yue Liang grogne, peste, jure, mais le couteau, elle finit par l'attraper, par le planter dans la peau du rôdeur, par essayer de lever la main suffisamment pour atteindre son visage. Pourtant la proximité entre celui d'Achilles et celui du démon est trop grande, et Yue Liang ne peut pas bien viser.
    Et lorsqu'enfin, dans un éclair de génie qu'elle aurait aimé avoir avant, elle vise la jugulaire, c'est de peu qu'elle rate, parce que la créature enrage un peu plus, ses mouvements se font plus brusques, si bien qu'il parvient à dégager Yue Liang du bureau, parce qu'elle n'est franchement pas très forte.



    — Bon, tiens, tu te démerdera mieux que moi.—


    Yue Liang souffle, la mâchoire serrée, les doigts crispés, et elle attrape une des mains d'Achilles pour glisser le canif entre ses doigts. Si, malgré elle, elle angoisse, elle sait pour autant qu'il s'en sortira, et qu'il s'en sortira mieux tout seul, surtout. Avec sa torche, elle éclaire les environs, vérifie qu'il n'y a rien dans le mur, pas de spores, rien. Parce que si elle sait qu'Achilles sait se défendre, ça lui serre la gorge, de se dire que l'endroit pourrait être blindé de spores.
    Mais rien, et le noeud dans sa gorge se détend un peu. La porte qui semble mener à une autre pièce est défoncée, et Yue Liang se demande, maintenant, comment ils vont remonter,
    et combiens ils sont, en bas.
    Mais Yue Liang ne craint rien, pas même la mort, et elle paraît bien calme, à fouiller les alentours et regarder sur les murs, derrière les meubles.


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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyMar 26 Avr - 1:54
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    Il a le doigt qui cogne contre les débris, les côtes qui le font vaciller et puis le rôdeur contre lui, les doigts qui s'enfoncent dangereusement contre son manteau. Dans une toute autre situation, Achilles aurait pu se débattre aisément mais là, situation oblige et ses lombaires en miettes, il pousse, frappe avec son poing contre le visage décharné du monstre au dessus de sa propre carcasse.
    Entre les croassements, les grognements et l'acharnement du virulent, Achilles appelle Yue, lui incombe de descendre plus vite, qu'il a un couteau plus bas, dans sa poche mais qu'il peut pas l'atteindre, parce que les gravats lui perforent les reins puis les omoplates, que le bois de la charpente lui bloque les pieds.
    Alors son épouse s'active, tire mais avec l'adrénaline, elle rate et lui vocifère des injures. Mauvaise habitude -si Achilles a toujours su gérer la pression contrairement à sa compagne, sa gestion de la colère reste encore questionnable.
    Brusquement il repousse l'enragé, se redresse mais encore se fait bousculer contre une poutre, il jette un coup d'oeil à Yue Liang qui se tient à l'écart, qui essaie de vérifier qu'il n'y en a pas d'autres, de ces infâmies.
    Mouvement brutale et Achilles empoigne le couteau qu'il ne décroche pas du cou, il l'étire simplement pour l'égorger, tourne la tête lorsque le sang hurle hors des jugulaires, qu'il vient le tâcher des pommettes jusqu'au tee-shirt.
    Les bras ballants et le corps lourd, le rôdeur s'écrase devant Achilles et celui-ci reprend l'air dans les poumons qu'il expire tout aussi vite en la regardant, pince ses lèvres avec ses canines.

    Rappelle moi un jour de ne pas me retrouver en danger avec toi dans les pattes.

    Rictus au coin des lippes, Achilles se penche pour récupérer son couteau qu'il essuie contre sa cuisse et il vient le fourrer au fond de sa poche en prenant soin de bien le plier. Il devrait songer à le laisser à sa ceinture plutôt, ça lui sauverait probablement la mise et il n'aurait pas à se débattre aussi longtemps.
    Le hunter enjambe les débris, revient vers Yue tout en récupérant au passage une tige en métal, suffisamment lourde pour écraser à plusieurs reprises la tête d'une des créatures si elles essaient encore de revenir à la charge.
    Comme une ombre, Achilles se glisse derrière Yue et dépose sur son épaule, sa paume afin de la serrer doucement, regarde alors la porte entrouverte mais surtout complètement cassée -les écrous sont tombés, le métal est plié et un coup un peu trop violent la ferait probablement céder.

    On reparlera plus tard de ce qu'on s'est dit là-haut. Pour l'instant on se casse.

    Un baiser sur l'arrière du crâne, Achilles prend les devants ainsi que la torche, s'avance, se faufile entre le mur et le creux que la porte laisse entrevoir, il cherche, cherche, cherche mais il n'y a rien que l'obscurité qui se dissipe au fur et à mesure qu'il pénètre la pièce. Dans une des pièces doit se trouver un escalier ou une échelle peut-être -l'autre pièce était similaire à un bureau pour bosser sur des dossiers, peut-être même une chambre.
    Achilles s'arrête vers un ensemble de boîtes en carton. Elles sont similaires, moisies pour la plupart et surtout elles prennent la majorité de l'espace.
    Même avec la lumière Achille peine à correctement distinguer les formes -et si certaines lui rappellent des choses qu'il ne préfèrerait pas affronter, d'autres sont similaires à des peluches, des télévisions, des chaises. Tout un quotidien vite oublié finalement.
    Achilles tourne sur ses talons, s'approche de Yue et l'attire encore vers lui, qu'elle reste tout près de sa poitrine lorsqu'ils marchent, qu'il n'a pas envie de la voir se prendre les pieds dans un piège, dans un truc un peu merdique, qu'il se retrouve encore sans elle mais cette fois-ci, pour toujours.
    L'homme joue avec les cheveux qui tombent en cascade contre son échine, glisse les doigts, tire doucement. Vieille manie qu'il avait avec leur plus jeune mais qu'il n'a plus depuis bien longtemps, utilisé.

    Imagine on tombe sur un énorme rat. Ce serait un repas de roi, je pense. Je te ferais des jolis gants avec sa fourrure, promis.

    Achilles se marre à voix basse. Il n'est pas inconscient même si ses sourires et ses rires pourraient le faire croire, il a pourtant le regard vif qui se promène d'un endroit à l'autre, à travers les différentes pièces qu'il traverse et finalement un escalier. Derrière eux la porte se ferme, il bouscule un meuble devant celle-ci au cas où.
    Achilles fait signe à Yue Liang de ne pas bouger pendant qu'il saute les marches deux par deux, essaie d'ouvrir la porte mais celle-ci ne s'entrouvre qu'à peine et, c'est dans un râle qu'il revient vers elle. Des abrutis ont poussé des meubles et à moins d'avoir un ou deux de ses hommes sous le coude, la force oisive de sa dulcinée ne sera certainement pas suffisante.
    Alors Achilles essaie de réfléchir, il se rapproche des petites fenêtres mais doit éteindre le feu rapidement -il entend les râles à l'extérieur, ils sont tout près et eux, dans un sacré pétrin.

    Faut se faire discret, après je te fais passer par-là et on se tire. Comme si on était jamais venu.

    Sur le papier, le plan d'Achilles lui paraît parfait mais en théorie, il n'est pas sûr que lorsqu'elle glisse hors du sous-sol pour retrouver les rayons de lune, un claqueur ne lui tombe pas dessus tandis qu'il faisait une sieste.
    Un bruit intercepte cependant Achilles et, il tourne la tête, tapote le bras de Yue Liang en pointant du menton l'endroit d'où vient ce début de cacophonie.
    Lentement il approche des piles d'affaires, plisse les yeux, tend une main.
     

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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyMar 26 Avr - 1:54
    Le membre 'Achilles Wicked' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you M12x
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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptySam 30 Avr - 2:03


    I
    l râle un peu, Achilles ; le sourire aux lèvres, mais ça ne les empêche pas de dire putain, Yue, avec toi on est pas aidés, heureusement que je devais pas compter sur moi pour sauver ma peau, parce que j'étais mort. Il râle, mais Yue Liang n'en écoute pas un mot et se content d'hausser vaguement les épaules, le sourire aux lèvres, parce qu'elle se demande bien comment il aurait fait, Achilles le grand guerrier, Achilles, héros légendaire, si elle n'avait pas été là pour lui donner le canif qu'il avait bêtement glissé dans sa poches.

    — Mais de rien de t'avoir aidé, de rien d'avoir sauté alors qu'il pouvait y avoir quarante démons ici. Tu avais l'air de drôlement bien t'en sortir sans moi, je dois l'admettre. Yue Liang marque une pause, l'observe récupérer son couteau et enjamber les débris de ce qui était autrefois le sol au dessus d'eux pour la rejoindre non loin de la porte. De nouveau, elle récupère dans sa sacoche un mouchoir dont elle se sert pour essuyer le sang qui a tâché son visage et son cou. Et d'ailleurs, je l'ai fait exprès, j'aurais très bien pu m'en occuper toute seule. Je préférais mater, tu vois ?

    Yue Liang pince ses lèvres, pour retenir un sourire trop grand et toujours paraître un peu sérieuse. Elle glisse le mouchoir usagé dans sa sacoche - le lieu est en piteux état, mais elle n'est pas ici pour salir l'endroit un peu plus - et laisse la torche à son époux. Un instant, elle est tentée de se taire, de ne pas relever ce qu'il a dit, mais c'est plus fort qu'elle, l'amertume lui gratte encore la gorge, et elle sent sa mâchoire se crisper un peu à nouveau.

    — En reparler, pour ? Il n'y a rien à ajouter si je suis une menteuse et que tu ne me crois pas, après tout.  —

    Elle a toujours un peu de mal à l'avaler, ce Je te crois pas un peu trop spontané, comme s'il venait droit des tripes, comme si Achilles était persuadé par ses mots. Elle a du mal à l'avaler pour un tas de choses ; quelle estime il a pour elle, maintenant ? Est-ce qu'il la connaît encore vraiment ?


    La navigation dans le sous-sol est compliquée, et s'y repérer l'est encore plus. Les pièces se ressemblent toutes plus ou moins, à l'exception de leur contenu qui varie - si contenu il y a, puisque certaines pièces sont vides, voire inaccessible. Elle laisse à Achilles le soin de la guider, puisque c'est lui qui porte la lumière désormais, et elle se contente de poser les yeux sur ce qui l'interpelle, de s'approcher des meubles pour les fouilles, des cartons pour regarder ce qu'il y a à l'intérieur.
    A l'exception du rôdeur dont Achilles a tranché la gorge, la vie ne semble pas habité le sous-sol plus que l'étage, et de nouveau, Yue Liang se détend, se permet de papillonner entre les pièces et les cartons pour en sortir une peluche et la lever à hauteur d'yeux, se demande où elle est passée, la peluche qu'Alcmène a perdu il y a des années de ça.

    Si Yue Liang paraît sereine maintenant, de nouveau inconsciente et complètement hermétique au danger, Achilles l'est beaucoup moins. Et quand bien même elle aimerait explorer, elle finit par accepter de rester sagement à ses côtés, parce qu'elle ne voudrait pas provoquer plus de grabuge qu'il n'y en a déjà eu, et parce qu'elle ne voudrait pas l'agacer non plus, alors que leur sécurité repose sur ses épaules.
    La tête contre son épaule, légèrement, Yue Liang écoute, le regarde, acquiesce, le sourire aux lèvres. Les yeux alertes d'Achilles ne trahissent pas sa concentration, malgré son rire de gosse, son buste que la jeune femme sent se soulever un peu, malgré les battements un peu plus calme qu'elle perçoit à peine, juste un peu, juste assez pour lui rappeler qu'il est bien là, qu'elle ne l'invente pas. Elle glisse une main derrière elle pour aller chercher celle qui joue avec les mèches qu'elle n'a pas coupé depuis des années et la ramener contre sa hanche pour pouvoir la serre dans la sienne et la caresser plus facilement.

    — Pourtant j'ai l'impression que t'en as un peu tous les jours, non, des repas de roi ? Pour que le sol cède sous tes pieds, c'est forcément que t'as bien mangé...  —

    De sa main libre, Yue Liang vient pincer son ventre, ses côtes et son derrière, comme pour juger ses propres propos et voir si elle ne s'était pas trompée et elle soupire, comme pour dire j'avais raison, je le savais.

    — i will follow a falling star, to find out who i am and who you are

    L
    a dernière porte qu'ouvre Achilles est la bonne, visiblement. Devant eux, un escalier ; au bout de celui-ci une porte qui, elle l'espère, est ouverte, parce que l'ambiance du sous-sol commence à lui déplaire, et qu'elle a l'impression de suffoquer. Les petites fenêtres leur indiquent que la porte mène directement dehors - et elles indiquent aussi que l'extérieur n'est pas aussi sûr que l'intérieur, et que sortir, c'est prendre de grosses risques, à en entendre les croassements qu'ils parviennent à capter.
    Yue Liang attend au bas des escaliers, le dos appuyé contre la rambarde. C'est à peine étonnant, qu'Achilles ne puisse pas ouvrir la porte, c'était un peu trop beau. Elle tourne sur elle-même, regarde autour d'elle, les vieux meubles en proie à la moisissure et aux temps, les cartons qui s'empilent et elle jette un regard en coin vers son époux, peu convaincue par ce qu'il dit.

    — Ah ? Je suis pas si certaine que ce soit une bonne idée. Tu vas sortir comment si je peux pas dégager la porte ? Ou si y a trop de monde dehors ? On peut retourner là où on tombés, empiler des meubles et grimper, ce serait bien plus sûr. T'aurais juste à empiler deux bureaux, on fera la courte échelle, t'es assez grand pour ça.  —

    Yue Liang regarde de nouveau par les fenêtres - quoiqu'elle ne voit personne, les bruits de fond suffisent à la convaincre qu'elle ne sortira pas toute seule. Elle n'est pas si inconsciente, s'il n'y a pas Achilles avec elle.
    Elle n'a pas entendu, elle, le bruit sourd qui a attiré Achilles, près des cartons et des meubles. Elle quitte sa fenêtre pour suivre le vaillant Achilles qui s'approche des cartons et provoque, sûrement à cause de ses gros pieds, la sortie d'un gros rat, visiblement mécontent qu'on vienne le déranger. Les lèvres de Yue Liang s'étirent légèrement et elle s'accroupit pour fouiller les cartons.

    — Tiens, le voilà ton repas. J'attends mes gants, tu me les as promis.  —

    Dans ce genre de cartons, on s'attend à des bricoles, des trucs sans importance, des souvenirs, peut-être. En revanche, surtout en ce moment, on ne s'attend pas vraiment à trouver un fusil, à peine abîmé par les années, et apparemment parfaitement fonctionnel. Les sourcils haussés, elle tourne la tête, l'air un peu amusé, et elle tend le fusil à son amant.

    — C'est ton jour de chance, non ? Tu échappes à la mort deux fois, tu trouves un fusil tout neuf, tout ça parce que t'es avec moi... Si c'est pas un signe du Seigneur que tu devrais rester avec moi, je sais pas ce que c'est, franchement.  Bon, on se casse, t'as raison, mais moi je passe pas par la fenêtre.  —

    Yue Liang grimace tandis qu'elle se relève et se dirige vers la porte qu'Achilles avait bloqué plus tôt pour attraper le meuble et le tirer vers elle.
    Si elle avait d'abord pensé que ce qui avait attiré Achilles était le gros rat, elle avait du rapidement se rendre à l'évidence : ce n'était pas le cas, et ça venait de la porte qu'ils venaient de bloquer, puisqu'à peine avait-elle décalé le meuble qu'elle avait senti qu'on se jetait contre la porte, et elle avait du repousser rapidement le meuble pour que la porte ne s'ouvre pas à la volée. Les lèvres pincées, elle jette un nouveau coup d'oeil vers Achilles, parce que c'est un peu de sa faute, si le démon derrière s'était agité - sans doute qu'il n'aurait pas été si hargneux si le bruit lourd d'un meuble qu'on fait glisser ne l'avait pas convaincu qu'il y avait bien du monde à l'intérieur.

    — Tu m'aides pour la fenêtre, du coup ?  —


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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyDim 1 Mai - 20:05
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    Son épouse semble encore amère de ses propos -Achilles n'a pas envie de lui mentir, de lui jeter des fleurs et de marmonner qu'effectivement, tout ira bien, qu'il savait qu'il comptait encore pour elle, qu'elle aurait tout changé pour être avec lui.
    Lui ne se berne plus d'illusions depuis des années maintenant et elle devrait faire de même, ça éreinterait moins le cœur et les espoirs libidineux.
    Achilles préfère ignorer alors -ce n'est pas un défaut d'être une menteuse, il faut parfois bien mentir pour s'en sortir, il y a des tares plus terribles.
    La torche qui rayonne ne parvient tout de même pas à éclairer absolument tous les recoins des pièces qu'ils aperçoivent. Il y a des bureaux dont le dessous reste complètement inatteignables -et peut-être qu'ils auraient pu y trouver des secrets à s'échanger, des mots d'adolescents, des munitions ou des chocolats.
    Le chasseur dépose la torche sur une accroche faite pour les bougies -mais le bois fin parvient à tenir entre les morceaux de métal enfoncés dans le mur.
    Que le terrifiant homme crèverait pour déguster un ou deux chocolats à l'orange. Et merde, il salive déjà. Les pensées se chassent rapidement, enfin, jusqu'à que Yue ramène encore sur le tapis ce qu'il raconte. Mais là, ça le fait drôlement sourire et il pince ses lèvres tandis qu'à son tour, elle promène ses doigts contre ses hanches, le bas de son ventre puis ses reins et ses fesses. Les émeraudes presque noirs suivent celles déjà bien ternes de sa chérie, il s'approche et l'attrape doucement sous la mâchoire pour l'observer correctement, glisse ses pouces sur le sourire de Glasgow. Les sillons se sont effacés avec l'usure et le temps mais reste tout de même perceptibles si l'on regarde bien.
    Un haut-le-cœur et voilà qu'il resserre l'étreinte sur la pâleur de son cou, les ongles qui taillent légèrement la peau.  

    Heureusement que même ces horreurs n'ont rien changé de ta beauté.

    Le dos doit se plier pour parvenir à ses lèvres qui viennent s'appuyer contre les siennes, le baiser dévie vers sa joue et les doigts remontent jusque sa nuque, glissent entre les mèches argentées et l'enlace brièvement avant de s'en détacher.
    Le bruit l'avait au départ attiré mais maintenant, c'était plutôt le désir luxurieux qui tapait dans le bas-ventre.
    Alors Achilles retourne là où au départ, les cartons semblaient se mouvoir et il n'a pas le temps de s'y pencher que sa femme le fait avant lui. Le jackpot. Un MK.12 dans un état plus que convenable, alors le grand le prend entre ses mains tout sourire, vérifie les cartouches -il n'y en a cependant pas assez pour exploser le cœur de ces décharnés mais ce sera suffisant pour les ralentir.
    L'animal velu s'échappe, passe entre les jambes d'Achilles -lui qui a horreur des animaux, si Yue ne se trouvait pas ici, il lui aurait calé une balle dans le ventre pour s'en faire un repas un peu plus tard. Un repas de roi, comme elle vient de le souligner.
    Sa belle ramène le Divin sur la table et si Achilles aurait eu envie de lui dire de la fermer avec ces conneries, il ne fait que souffler du nez, s'approche de cette dernière et lui baise le front.

    Évidemment, c'est pas juste parce que je suis simplement trop fort. Et que je ne comprends toujours pas comment tu arrives à survivre tellement t'es maladroite et mauvaise pour caler une crosse dans la tête d'un débile.

    Le charivari de rire s'allonge lorsqu'il toise Yue Liang, s'arrête doucement pour récupérer la torche et glisse le fusil autour de sa poitrine jusque son dos avec la lanière qu'il tient d'une main.
    La séraphite refuse de passer par la fenêtre cependant et putain, ça l'emmerde Achilles. Parce que c'est l'unique moyen, qu'avec le vacarme du sol qui s'affaisse, il doit y avoir des infectés à la ronde, qu'ils vont tous se ramener dans ce trou et suivre le sang qu'Achille y a laissé, c'est certain.
    Mais Madame-je-sais-tout doit toujours avoir raison, alors Achilles l'observe déplacer le meuble, griffer le sol dans un chahut titanesque jusqu'à qu'on se jette contre la porte, qu'on entende des ronronnements explosifs.
    Monsieur-je-sais-vraiment-des-choses s'approche et maintient fermement le meuble, mâchoire serrée, il regarde sa femme.

    Tu vis sur une île là où les infectés ne peuvent pas venir. Je vis dans un village où au moins une fois par semaine on a des claqueurs, alors quand je te demande de faire quelque chose, fais-le. J'ai bloqué la porte pour faire joli tu crois ?

    Achilles grand Achilles perd son sourire, il a les traits tirés et l'air froid. Sérieux et piquant, il relâche le meuble tandis qu'il ferme à double tour la porte déjà abîmé, il n'est pas sûr qu'elle dure longtemps. Alors par le poignet il tire sa femme, s'approche de la fenêtre assez haute -deux mètres peut-être.
    Les bras s'étendent, essaient de soulever cette dernière mais avec le temps, la désagrégation de l'objet, Achilles ne parvient qu'à ouvrir de quelques centimètres l'unique fenêtre de la cave.
    Puis il entend le verrou craquer, s'éclater sur le sol. Et merde qu'il se murmure, il force un peu plus mais à ce rythme là, le claqueur sera déjà entré. De son dos le fusil se retire et il glisse l'arme entre les mains de sa femme, la regarde.

    Tu tires pas, tu utilises la crosse au bout pour le repousser et la lui coller dans le cœur ou la tête, j'en sais rien. Mais il faut que j'ouvre cette putain de fenêtre.

    Achilles relâche la pression sur sa femme et ne cesse de forcer -il sait que si un claqueur est dans les parages, les vrombissements de sa gorge finiront par rameuter tous les autres ici. Quelle merde sérieux.

     

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    Yue Liang
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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyLun 9 Mai - 22:18


    I
    l y en a, des choses que Yue Liang aurait aimé dire, des questions qu'elle aurait aimé poser et des réponses qu'elle aurait aimé. Mais Achilles a toujours cette même habitude qui la met hors d'elle, qui la fait grommeler et qui lui donnerait envie de détruire tous les murs autour d'elle, les putains de marches face à elle et la porte que les gonds ne pourraient plus tenir si les meubles derrière ne la soutenaient pas - le silence. Il ne s'explique, pas Achilles. Au mieux il hausse les épaules, au pire il ne dit rien. Pourtant, ce n'est pas faute pour Yue Liang de montrer qu'elle y tient, à ces questions, à cette conversation, que c'est important pour elle de tirer les choses au clair, d'arrêter de cogiter le soir, d'inventer des conversations, de se donner des réponses seules, de se dire il dirait ça, ou peut-être qu'il répondrait ça.

    Achilles passe trop vite à autre chose ; et pour Yue Liang, qui a du mal à avancer, ça donne le vertige, ça rend malade.
    Alors à force, elle a appris à vivre avec le vertige, la peur des hauteurs malgré la folie des grandeurs qui lui prend les tripes. Elle n'arrive toujours pas à s'habituer aux nausées et à la perte d'équilibre, ceci dit.


    Fixette sur les cicatrices au coin des lèvres, au sourire factice qui s'étend jusqu'aux oreilles, quoiqu'on le voit moins qu'avant.
    Il aurait très certainement encore moins supporté la vision de ces cicatrices lorsqu'elles étaient fraîches, qu'elles sautaient aux yeux. Il supporterait vraisemblablement bien moins encore sur le visage d'Alcmène - et elle se demandait, maintenant, ce qu'il en dirait, de celles qu'elle a faite sur sa jambe.
    Pourtant, Yue Liang aurait bien envie de lui demander en quoi ses scarifications sont si différentes du tatouage sur son biceps ; peut-être l'acte lui paraît moins barbare, sans doute l'est-il, mais l'essence reste la même, et Yue Liang n'y voit aucune différence. Il s'est bien marqué la peau à vie en signe d'appartenance à une communauté, une famille un peu recousu, en quelque sorte ; elle a fait de même. Et elle a même appris à les aimer, ces blessures. Mais elle le connaît suffisamment, Achilles, pour savoir qu'il va rouler des yeux et lui demander si elle compare vraiment ses scarifications à un tatouage.

    — Oh, t'abuses avec ça, moi je trouve que ça donne un petit charme.  —

    Le sourire - le vrai, cette fois-ci - étire ses lèvres de part et d'autre de ses pommettes qui ont pris un peu de couleurs, juste un peu. Achilles ne le verra certainement pas, dans la quasi obscurité, parce que ce n'est pas leur torche de fortune qui éclaire quoique ce soit, mais elle se doute qu'il n'a pas besoin de voir, il le devinera assez facilement, parce que les années n'ont rien changé, qu'Achilles ne l'a jamais laissé de marbre, que ce n'est pas aujourd'hui que ça changera.
    Il doit en jouer un petit peu, peut-être, sûrement, assurément, parce qu'il ne s'approcherait pas autant pour se décoller aussi rapidement par la suite. Qu'elle est certaine que ça l'amuse, secrètement, que ça le fait sourire de la voir pendue à ses lèvres, la mine un peu déconfite, parce que le temps ne presse pas, qu'ils pourraient bien s'arrêter une minute ou dix, ça ne changerait rien, ou alors pas grand chose.
    Yue Liang garde ses doigts dans les siens autant qu'elle le peut, à défaut de pouvoir garder son visage contre lui. Elle serre ses doigts, les sent se dérober, s'échapper, et à son tour, Yue Liang recule - et malgré tout, elle sourit encore, parce que ça lui paraît compliqué, de ne pas le faire.
    C'est sûrement un peu bête, peut-être, assurément.

    Elle se fait peut-être des films qu'il ne se fait pas,
    mais soit, pour cette nuit, au moins.

    — i will follow a falling star, to find out who i am and who you are

    Y
    ue Liang n'a jamais eu à se demander comment elle avait survécu, elle qui n'avait jamais été taillé pour un monde pareil. Elle ne s'était jamais posé la question d'abord parce qu'Achilles avait toujours eu les épaules pour les porter, elle et Alcmène, sans difficultés ; ensuite parce qu'il lui semblait toujours que le Tout-puissant veillait sur elle, elle ne voyait pas d'autres option. Ce qu'elle pouvait dire avec certitude, cependant, c'est que ce n'est pas à sa débrouillardise qu'elle doit sa survie.

    — Bien sûr, c'est parce que tu es trop fort que le fusil s'est trouvé là ? Soit. Je n'ai pas à me soucier de comment survivre si je ne peux pas mourir.  —

    Yue Liang qui ne craint rien, ni les démons, ni les hommes, ni la Mort.
    Yue Liang intouchable, au dessus de tout, immortelle parmi les mortels - sinon, peut-être,  sûrement, assurément, aurait-elle déjà succombé.

    C'est comme pour lui donner raison que le claqueur se met à vrombir de toute la force de ses cordes vocales. Comme pour appuyer les propos de son époux, affirmer que oui, Yue Liang, t'as beau être maligne, tu l'as jamais vraiment été, depuis qu'il s'agissait de survie et de danger mort permanent.
    Pourtant, Yue Liang, elle n'arrive pas à trouver le sérieux, même face à la froideur d'Achilles. Elle le fixe longuement, encaisse, écoute, hoche la tête distraitement, mâche ses mots et les ravale - parce que, d'accord, Yue Liang n'est pas la grande guerrière qu'Achilles est très certainement, mais il va s'en dire que des démons, elle en a vu, et que les Séraphites ne sont plus bêtement cloîtrés sur leur île. Et il oublie aussi, le grand Achilles, qu'il n'y a pas que les démons, qui menacent, et que Yue Liang se méfie bien plus des loups que de ceux qui rôdent.
    Alors Yue Liang acquiesce à nouveau, un sourire qui se dissimule un peu et elle s'excuse d'avoir dégagé la porte, parce que l'idée qu'un claqueur soit, en quelque sorte, apparu de nulle part, attiré par le bruit, elle l'admet, ne lui avait pas traversé l'esprit. C'est qu'elle avait oublié le boucan causé plus tôt par Achilles.

    — Eh ben... Tu devrais te mettre dans cet état-là plus souvent, papa ours.  —

    La jeune femme hausse les sourcils, les lèvres toujours un peu pincées pour retenir un sourire trop grand, les mains jointes dans son dos. Elle n'avait que rarement pu voir ce visage-là d'Achilles, mais elle avait toujours su qu'il existait ; c'était celui que les autres voyaient le plus, après tout. Mais dans la cabane, dans la chambre de Yue Liang et dans leur bulle, Achilles avait toujours été plus souriant, plus doux, plus tendre. Ça n'avait pas changé, ça non plus. Les attentions, les mains qui viennent chercher les siennes, les lèvres qui s'appuient sur le front.

    Derrière la fenêtre, Yue Liang n'entend rien, et c'est tant mieux. L'arme que vient de lui donner Achilles est lourde entre ses doigts, et c'est la première fois qu'elle en manie une, quoiqu'elle ne va pas ouvrir le feu. Elle l'observe un instant, se dit que tout de même, ce n'est pas étonnant, que les Séraphites peinent tant à se défendre contre une arme d'un tel gabarit, et elle observe la porte, jetant de temps en temps des regards à la fenêtre qui a décidé de ne pas bouger.

    — On dirait bien qu'on va mourir tous les deux, en amoureux. C'est un peu tôt, mais soit. Une dernière volonté ?  —

    Yue Liang appuie sa tête contre le mur derrière elle, le visage tourné vers le Chasseur, le sourire maintenant bien révélé, la gorge qui glousse un peu.
    La porte n'a pas encore cédé, elle est encore intouchable, la prêtresse Séraphite.
    Ne le sera peut-être plus si le meuble cède, si le claqueur se jette sur eux,
    mais pour l'instant, tout va pour le mieux, et elle pourrait presque dire qu'elle est heureuse d'être ici.


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    Yue Liang » And few times your face came  Into view I'm not into you EmptyMar 10 Mai - 1:58
    I never thought we'd see it through


    Achilles ne pense pas abuser lorsqu'il dit que les marques sur son visage auraient pu gâcher sa beauté comme ça a gâché le reste. Quoiqu'elle semble toujours là, son épouse. Les sourires en coin, les œillades familières et les taquineries ne semblent jamais s'être évadés de son cœur.
    Et si les stigmates des dieux ne trônaient pas sur les recoins des mandibules, Achilles aurait probablement bien vite oublié les soucis que causent les Séraphites. Les ravages qu'ils causent. Comme les siens. Comme les autres. Comme eux tous.
    Mais c'est eux qui possèdent sa femme et l'élève en pythie pour des démences qui ne font sens qu'à ceux assez désespérés pour y croire. Mais ce sera bien loin de lui, bien loin d'Achilles et de ses poignards qui s'encrent dans les chairs.
    Ses mains glissent autour des siennes et de sa peau, ses prunelles claires virevoltent contre sa silhouette et sa gueule et ce serait un peu mièvre que de dire tu m'as manqué, Yue. Je tuerais pour qu'on retourne des années en arrière et qu'on recommence cette merde. Loin des sermons de ta Prophétesse et des dogmes de ta religion.
    Alors il se met à légèrement sourire Achilles, laisse pendre les yeux quelques instants contre le plafond encore trop sombre -là où on ne voit pas les fissures mais dont on entend les pas frôler le sol.
    Achilles avait probablement oublier la douceur des peaux qui s'emmêlent et s'enivrent, il avait probablement oublié cette chaleur qui s'écrase contre sa gorge jusque son estomac, les papillons d'antan qui clament haut et fort que c'est beau, d'aimer.

    Mh, je te trouve plus charmante sans ça... Et sans ça, aussi..

    Habilement -et l'air libidineux, du bout de ses phalanges se hisse jusqu'aux boutons de son haut qu'il essaie d'écarter mais le bruit qui ne cesse de cogner contre la porte lui fait soudainement reprendre ses esprits.
    Peut-être un autre jour, une autre fois mais sur le moment, ça le fait quand même chier. Alors Achilles se met à glousser -doucement, se penche pour l'embrasser sur le front et s'approche de la fenêtre afin de tirer à nouveau sur l'écrou qu'il bloque -et elle s'ouvre, enfin. Alors il gonfle la poitrine, s'adosse brièvement au mur en souriant.

    Papa ours ne va pas laisser sa chérie ours crever ici comme une malpropre. C'est dégueulasse. Allez monte.

    La porte craque et s'enfonce un peu plus, on peut déjà voir les doigts se faufiler, les ronronnements terribles qui rugissent et lui qui aide Yue Liang à se hisser par dessus la fenêtre.
    Puis le meuble s'écrase au sol dans un bruit fracassant, le claqueur fait finalement son entrée et avec l'adrénaline, Achilles se hisse rapidement pour suivre la Séraphite jusque l'extérieur et s'écarte avec elle pour que l'infecté ne repère pas le bruit.
    L'extérieur est plus calme à présent -la lune éclaire un peu plus les environs et les caquètements se font silencieux.
    Il n'y a plus qu'Achilles et Yue, comme au départ. Sur ses joues pourpres glissent ses lèvres, hume doucement le parfum boisé qui se dégage de son cou et puis les bruits, les murmures trop forts pour que ça en soit réellement, des messes-basses.
    C'est son équipe, le bruit s'est fait entendre de toute la ville et Achilles ne peut pas risquer de se faire voir avec Yue -encore moins que ce soit elle, il pourrait toujours mentir si ça arrivait. Mais il en serait incapable, Achilles au cœur de pierre.
    Alors c'est avec un certain regret qu'il l'embrasse une dernière fois, susurre à son oreille qu'il reviendra déposer des mots à la grande roue, une fois par mois, peut-être deux s'il a le temps, c'est promis.
    Sur son épaule il vient remettre le fusil, contourne la jeune femme. Un dernier regard, c'est juré.

    Ils iront revoir les étoiles ensembles.
     

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